Il est des anniversaires dont on se souviendra bien plus longtemps que d’autres. Celui amenant à passer le cap de la soixantaine en fait généralement partie… encore plus lorsqu’il est suivi le lendemain même d’une élection à la présidence de sa région.

Jusqu’à présent premier vice-président de la région, délégué à l’Environnement et à la transition écologique, Franck Leroy est donc désormais le patron du Conseil régional. Conseiller régional depuis 2016, son élection n’était pas vraiment une surprise.

D’où vient-il ?

Natif du Pas-de-Calais, Franck Leroy est maire de la commune d’Epernay (dans le département de la Marne) depuis plus de vingt ans. Avocat de formation, il a toujours été réélu depuis son accession à la tête de la municipalité sparnacienne, auto-proclamée capitale du Champagne (titre que la cité se dispute avec Reims, sa voisine).

Sa carrière en politique débute auprès de l’ancien maire d’Epernay, Bernard Stasi, figure politique locale. Il devient son directeur de cabinet au début des années 1990, avant de rejoindre François Baroin, le maire de Troyes (dans l’Aube), sur le même poste, entre 1996 et 2000. En parallèle, il est élu sur la liste de Bernard Stasi et deviendra même son adjoint aux Finances.

En 2016, il fait pour la première fois son entrée dans la région Grand Est comme conseiller, avant d’en devenir le premier vice-président en juillet 2021, chargé principalement des questions écologiques et environnementales.

C’est d’ailleurs par cette thématique qu’il a démarré son discours de nouveau président, rappelant l’intention de la Région d’accorder 20 millions d’euros d’aides aux restaurateurs et aux boulangers, mais aussi la mise en place d’une aide aux ménages de dix millions d’euros afin de lutter contre la précarité énergétique, la rénovation prévue de quelque 5 000 logements, ou encore le déblocage de dix millions d’euros supplémentaires à destination de la filière de l’agriculture bio.

L’Alsace n’a plus le « lead » dans la région

Après Philippe Richert et Jean Rottner, Franck Leroy est le premier non-alsacien à accéder à la présidence de la Région. Un détail pour certains mais qui, en réalité, prend toute son importance au regard du sujet houleux, pour ne pas dire brûlant, de l’appartenance de l’Alsace à cette région Grand Est.

En témoigne le tacle acerbe du conseiller régional apparenté Rassemblement National Jean-Louis Masson, espérant que cette élection d’un Champardennais à la présidence « facilitera au moins la sortie de l’Alsace de la Région, et la remise en place de nos trois anciennes régions ». On parle ici bien sûr de la Lorraine, de la Champagne-Ardenne et de l’Alsace.

Franck Leroy est arrivé en tête du scrutin avec 96 voix, contre 34 votes pour Laurent Jacobelli, l’unique autre candidat et représentant du Rassemblement National. Élu président du Conseil régional, il tombe sous la coupe de la loi de non-cumul des mandats et devra par conséquent rendre prochainement son écharpe de premier magistrat d’Epernay, redevenant simple conseiller municipal.

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