Le saviez-vous ? Le 28 juillet on fête les administrateurs systèmes. L’occasion dans le monde (connecté) de rappeler à quel point leur métier est important. Et que sans eux, on ne serait pas là à vous écrire, et vous à nous lire.

Généralement, quand tout marche, on ne pense pas à eux. Et quand ça plante, c’est à eux qu’on envoie les premiers SOS désespérés. Régis (26 ans), est l’un d’entre eux. Et la Journée internationale des administrateurs systèmes, il est pour : “C‘est une bonne chose : elle est là pour rappeler que si les systèmes marchent, c’est quand même grâce à eux. Et si on ne pense pas à eux, c’est qu’ils font bien leur travail. Alors avoir une pensée pour eux, un jour par an, c’est une forme de reconnaissance logique… et appréciable“, admet-il.

Responsable des serveurs

Il vient de Metz et travaille depuis trois ans dans une start-up spécialisée dans le FinTech et basée à Bonnevoie. Il est responsable des serveurs de la jeune entreprise et des bases de données, qu’il gère quasiment en temps réel.

L’une de ses missions : prévenir plutôt que guérir. “J’essaie d’anticiper les problèmes de disponibilité des serveurs, avant qu’ils n’émergent”, explique-t-il. Régulièrement, le site Internet doit faire face à des pics de visites et de requêtes, au cours desquelles un grand nombre de données sont échangées. Ce qui peut entraîner une surcharge, une saturation des serveurs, puis une panne généralisée de toute la plateforme IT.

Les serveurs n’ont pas une place illimitée, et il faut faire en sorte qu’ils ne lâchent pas. On pourrait alors perdre les données, ce qui serait une catastrophe pour l’entreprise“, précise-t-il. Aussi, avant que cela ne devienne trop critique, et que l’espace de stockage de données disponible ne devienne insuffisant, il répartit la charge sur les différents serveurs de la société, rajoute de l’espace mémoire et des serveurs, qui sont bien souvent virtuels, jusqu’à ce que tout retourne à la normale.

“Un peu comme quand tu es dans le train le matin”

C’est un peu comme quand tu es dans le train le matin et que tous les passagers déboulent en même temps sur le quai“, confie cet habitué des TER. “Tu sais que tes wagons vont vite être pleins. Tu rajoutes donc deux-trois rames supplémentaires, histoire d’éviter le pire“.

Déformation professionnelle oblige, il se prend parfois à en rêver : s’il pouvait bricoler quelques lignes de code! Afin d’avoir (enfin) une place assise dans le train et que celui-ci arrive à l’heure prévue…

Comment prévoir, et donc rapidement réguler ces pics élevés de visites ? Il utilise pour cela des outils dont certains gestionnaires du trafic SNCF feraient parfois bien de s’inspirer. “Ce sont principalement des tableaux de bord et des graphes, qui donnent en temps réel des alertes, quand la charge triple ou quadruple soudainement“, indique-t-il.

Développeur de formation, son travail quotidien ne consiste pas uniquement à suivre des voyants sur un tableau de bord. Il consacre une bonne partie de son temps à mettre en œuvre les applications conçues par ses collègues développeurs, et à faire en sorte que celles-ci soient toujours disponibles.

Au service des développeurs

Pour cela, il propose et met en place des solutions qui répondent à leurs besoins. Ceux-ci travaillent principalement avec des technologies récentes, à savoir des nouvelles technologies mises au point il y a trois-quatre ans, et qui ont passé le cap des bugs et autres maladies infantiles pour être fiables et donc véritablement opérationnelles.

Mon objectif est de faire en sorte que les développeurs ne perdent pas leur temps dans des tâches routinières et répétitives : je développe moi-même des outils et des fonctionnalités qui automatisent ces tâches. Avec le temps ainsi dégagé, il peuvent se concentrer sur des missions plus essentielles“.

Ce qui lui plaît avant tout dans ce job : travailler sur ces technologies, qu’il ne connaît pas nécessairement ; les tester, les mettre en place et voir comment elles fonctionnent. Dans ce domaine, faire partie d’une start-up facilite les choses “Dans une petite structure, on peut plus facilement proposer et échanger des idées, initier des changements. Au sein d’une petite équipe les prises de décisions sont plus rapides, les responsabilités sont plus partagées“, détaille-t-il.

Bientôt une “Journée internationale des frontaliers” ?

Il a, pendant plusieurs mois, été consultant d’une SSII pour des groupes bancaires, en France et au Luxembourg ; il apprécie la différence : “Dans ces grandes structures, il y a toute une hiérarchie qu’il faut suivre, des normes nombreuses à respecter, des demandes d’autorisation à effectuer… Il fallait parfois attendre plus de trois semaines, avant qu’une décision ne soit enfin arrêtée…“, se souvient-il.

L’administrateur systèmes a-t-il encore un avenir ? Selon Régis, beaucoup de ses tâches seront préalablement automatisées d’ici quelques années. Et bon nombre de postes viendront tout naturellement à disparaître : “Avec le Cloud, les infrastructures deviennent de plus en plus évoluées et accessibles à ceux qui ne sont pas nécessairement du métier. À l’avenir, les administrateurs systèmes devront avoir un niveau de connaissances et des compétences techniques plus élevés pour maintenir les futures infrastructures et les faire évoluer“, prévoit-il.

À terme donc, faudra-t-il encore réserver le 28 juillet pour les administrateurs systèmes ? Si la date est à nouveau dispo, nous on propose de la dédier aux frontaliers.