Oui, vous pouvez y siroter un café accompagné de petits gâteaux ; non, vous ne laissez pas votre objet en réparation, mais vous participez à sa réparation. Smartphones, ordinateurs portables, petit électroménager, vêtements, objets en bois, horlogerie peuvent être apportés dans un Repair Café.

Les bénévoles ont bien évidemment les compétences nécessaires – mécanique, électricité., électronique, informatique, travail du bois, couture – pour redonner vie aux objets qui leur sont présentés.

Une démarche collaborative

Cette idée, qui a vu le jour aux Pays-Bas en 2009, est portée par des bénévoles associatifs, militants. Contribution gratuite, apprentissage collectif et partagé (Do It Yourself), transmission des savoirs sont les valeurs portées par cette association.

Depuis lors, ce concept s’est répandu dans quelque 33 pays, soit 1.400 Repair Cafés. Même les Etats-Unis, pays de la culture du jetable, se sont mis à la réparation avec 47 Repair Cafés offrant leurs services bénévoles sur le territoire américain.

Le Luxembourg a également son Repair Café depuis 2014.

Lutter contre le gaspillage et la surconsommation

Changer les mentalités face au gaspillage est l’objectif poursuivi par cette association. Participer à une consommation durable qui vise à réduire la consommation de matières premières et d’énergie nécessaires à la fabrication de nouveaux produits font partie de ses motivations tout comme lutter contre l’obsolescence programmée des objets.

Réparer a du sens

Selon la Repair Café International Foundation et la Dutch Environmental Organisation, son associée, les enquêtes effectuées dans le pays durant une année via leur outil en ligne, le Repair Monitor, montrent que les dix produits les plus présentés sont les vélos, les machines à café, les aspirateurs, les pantalons, les lampes, les fers à repasser, les ordinateurs, les bouilloires, les imprimantes et les machines à coudre.

Les réparations qui réussissent le mieux au pays des canaux sont, et de loin, celles des vélos. Viennent ensuite celles des aspirateurs, des machines à café (62 %) des smartphones, des tablettes, des ordinateurs portables, mais avec un taux de réussite moindre (30 %). Les fabricants Miele et Philips sont les plus souvent cités.

En 2017, l’organisation a lancé une nouvelle enquête via l’Internet Repair Monitor, avec l’idée cette fois de collecter des données afin d’améliorer la fabrication des objets et leur « réparabilité ».

A cet égard, les Pays-Bas sont une exception. Dans les autres pays, les informations sont rarement disponibles. Amputant ainsi cet outil de partage d’une partie de son efficacité, puisqu’en l’absence de toute évaluation, les bénéfices de cette économie sont bien peu visibles. Offrir une nouvelle vie à toutes sortes d’objets rend pourtant l’économie plus efficace.

Appel à dons

Les bénévoles qui ont besoin de locaux et de matériel font régulièrement appel à la générosité des donateurs. Si la réparation des objets cassés coûte trop cher, le Repair Café offre désormais des alternatives. La fin du « tout jetable » ? La révolution semble en marche.

 

Martine Borderies

 

Pour davantage d’informations :

• Le Repair Café de Luxembourg essaie d’organiser une rencontre tous les deux mois. Le lieu et la date sont à vérifier sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/www. repaircafe.lu, https://repaircafe.org/de/locations/repair-cafe-luxemburg.

• La carte internationale des Repair Cafés : https://repaircafe.org/fr/visiter.

 

(Article publié dans le numéro 88 d’Entreprises Magazine, Mars/Avril2018.)

Vous pouvez commander des exemplaires de cette édition à la rédaction d’Entreprises magazine, en téléphonant au (352) 40 84 69, par Fax : (352) 48 20 78 ou par courriel : [email protected].
Site web : www.entreprisesmagazine.com, 4 euros le magazine.