En tant que frontalier, vous pouvez scolariser votre enfant dans une école du Grand-Duché. Mais il faut prendre de nombreux paramètres en compte. Sachez déjà qu’aucune école luxembourgeoise n’est obligée d’accepter votre enfant.

Selon Myriam Bamberg, chargée de communication au Ministère de l’Education Nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse : « La scolarisation d’élèves non-résidents n’est pas spécifiquement réglée par les textes législatifs. Elle n’est donc pas exclue, mais soumise à la décision des autorités compétentes ». Cette décision est généralement motivée par les capacités d’accueil de l’établissement.

Que signifie enseignement fondamental, enseignement secondaire général et technique ?

Au Luxembourg, le fondamental correspond à la maternelle et au primaire. L’enseignement secondaire correspond au niveau collège et lycée. Il existe une branche générale permettant de préparer l’élève aux études supérieures et universitaires et une branche dite technique qui permet d’acquérir principalement des connaissances et compétences plus professionnelles.

Ecole publique ou école privée ?

Les écoles publiques enseignent le programme officiel du Luxembourg, alors que les écoles privées ont généralement leurs propres règles et programmes. Les possibilités d’inscrire un enfant non-résident dans ces dernières varient d’une école à l’autre, la législation ne spécifiant rien à ce sujet.

Il existe aussi plusieurs écoles homologuées* par l’Institut français, dispensant le programme officiel en vigueur dans l’hexagone. Cependant, toutes n’acceptent pas les enfants non-résidents.

Que dois-je faire pour inscrire mon enfant au Luxembourg ?

La scolarisation en enseignement fondamental s’adresse aux plus jeunes enfants. Pour un non-résident, les parents doivent adresser une demande écrite aux autorités de la commune dans laquelle ils souhaitent faire inscrire leur enfant. C’est aux autorités communales d’accepter ou non la demande.

Aussi, comme pour les résidents souhaitant scolariser leur enfant dans une autre commune, cette demande doit généralement être accompagnée d’au moins un des motifs suivants :

  • La garde de l’enfant par un des membres de la famille proche (grands-parents, oncles et tantes, etc.) sur le territoire de l’école ;
  • La garde de l’enfant par une tierce personne exerçant une activité d’assistance parentale agréée par l’Etat ;
  • La garde de l’enfant par un organisme actif dans le domaine socio-éducatif et agréé par l’Etat ;
  • La situation du lieu de travail d’un des parents.

Pour la scolarisation en enseignement secondaire, c’est à la Cellule d’accueil scolaire pour élèves nouveaux arrivants (service du ministère de l’Education nationale du Luxembourg) qu’il faut s’adresser. L’élève sera orienté vers l’établissement qui correspond le mieux à son profil. Ici encore, il appartient à la direction de l’organisme scolaire en question d’accepter ou de refuser la demande d’inscription.

Faut-il s’attendre à des frais ?

Si l’école publique luxembourgeoise est obligatoire et gratuite jusqu’à 16 ans, les communes et les établissements scolaires peuvent exiger des frais de scolarité si les parents ne résident pas sur le territoire de l’établissement. A noter que dans les classes d’enseignement secondaire, tous les élèves doivent payer leurs manuels scolaires.

Mon enfant devra-t-il parler luxembourgeois pour intégrer une école publique au Luxembourg ?

Ce n’est pas impératif, mais il faut savoir qu’au Luxembourg, trois langues sont principalement utilisées : le luxembourgeois, l’allemand et le français.

La langue utilisée dans l’enseignement fondamental est majoritairement l’allemand avec des bases de luxembourgeois. L’allemand reste la langue disciplinaire jusqu’au lycée (4e année d’étude secondaire), les matières sont ensuite enseignées en français.

Mon enfant ne communique qu’en français, il ne pourra donc pas s’inscrire au Luxembourg ?

Un enfant ne parlant que français ne sera pas écarté de l’école publique Luxembourgeoise. Selon Myriam Bamberg : « il est vrai que plus les élèves sont jeunes au moment de leur scolarisation dans le système, plus ils ont de chances de suivre et de réussir le parcours traditionnel de l’école luxembourgeoise. Toutefois, l’école luxembourgeoise fait également d’énormes efforts pour proposer des offres scolaires adaptées à la diversité des profils linguistiques de la population scolaire ».

> En école primaire/enseignement fondamental : Lorsqu’un jeune enfant non-résident est accueilli au Luxembourg, il est soumis à des cours d’accueil où il suivra un enseignement intensif d’allemand et de français afin de pouvoir s’intégrer dans les classes normales.

> En école secondaire général ou technique (collège et lycée) : A ce niveau, cela se complique. Si l’élève n’a peu ou pas de connaissances de la langue allemande, mais un très bon niveau de français et de bons résultats globaux, il devra intégrer une classe d’insertion où il sera soumis à des cours intensifs d’allemand pendant 3 ans avant de pouvoir intégrer les classes classiques de l’enseignement secondaire général. S’il ne possède pas ou peu de connaissances des langues utilisées au Grand-Duché, il sera orienté vers une classe d’insertion, où l’allemand ou le français sera enseigné intensivement, afin de poursuivre les études de l’enseignement secondaire technique.

Plus de détails sur le site du ministère.

Serais-je le seul non-résident à scolariser mon enfant au Luxembourg?

Non, mais les frontaliers sont peu nombreux. Pour la période 2013/2014, dans les écoles dispensant le programme officiel luxembourgeois : seuls 28 enfants habitant en France et en Belgique étaient inscrits sur 31.900 élèves scolarisés. Sur 39.830 élèves étudiant, seuls 167 élèves habitaient en France et en Belgique.

Concernant les écoles dispensant des programmes différents, pour la période 2013/2014 : 73 enfants de France et de Belgique étaient inscrits en école fondamentale sur 3.541 écoliers au total, et 122 élèves en établissement d’enseignement secondaire sur les 5.486 enfants inscrits.

Pourquoi envoyer mon enfant étudier au Luxembourg ?

Nombreux sont les frontaliers qui hésitent à scolariser leur enfant au Luxembourg, parfois pour les rapprocher de leur lieu de travail ou encore parce que le cursus luxembourgeois est réputé multilingue.

Aujourd’hui, selon Myriam Bamberg : « Le plurilinguisme du système éducatif luxembourgeois constitue l’un des plus grands atouts pour la jeunesse, dans un monde sans frontières ». Durant toute leur scolarité, les élèves du Grand-Duché peuvent étudier jusqu’à quatre langues.

« La décision de scolariser son enfant dans un autre pays que le pays de résidence est une décision complexe qui dépend de nombreux facteurs, poursuit-elle. Il appartient à chaque famille de juger elle-même du type de scolarisation et des chances de réussite de l’enfant dans un parcours scolaire donné ».

A.G.

* Ecoles homologuées : Ecole française de Luxembourg (maternelle et primaire) ; Sainte-Sophie (école maternelle, élémentaire française et collège) et Lycée Vauban (collège et lycée).