Les accords concernant la prolongation du télétravail avec la France et la Belgique viennent d’être signés. Pour les frontaliers allemands, la convention actuelle avec l’Allemagne se prolongeait par défaut tant qu’aucun des Etats contractants n’y renonce.

Face à la recrudescence de l’épidémie de Covid-19 au Luxembourg, le gouvernement a pris une décision : « logique et mesurée » note Laurent Mertz, secrétaire général de l’Aleba (Association luxembourgeoise des employés de banque et d’assurance) précisant : « Ce télétravail longue durée vise bien entendu à protéger la santé des travailleurs, et du côté de notre association, nous nous en réjouissons, puisque la majorité des travailleurs du secteur financier travaillent depuis leur domicile ».

Une sage décision, certes mais pour Laurent Mertz, elle a inévitablement des conséquences néfastes. D’une part, sur la santé psychologique des salariés frontaliers. Et d’autre part, sur l’économie luxembourgeoise : « Le télétravail massif, ce n’est pas la panacée »

« Des salariés qui en ont assez de travailler seuls »

Dans le secteur bancaire, les employés sont donc en grande majorité, en télétravail : « Nos espaces, composés de vastes Open space occupés par plus de 100 salariés, ne peuvent plus recevoir les employés La mise en place et le respect des règles sanitaires sont quasi ingérables pour ces structures ».

Le personnel se voit donc travailler à domicile 40 heures par semaine avec les inconvénients que cela sous-entend : « La solitude et l’isolement géographique commencent à peser sur le moral des troupes » affirme-t-il : « Trop de télétravail tue le télétravail. Quoi qu’on en dise, rien n’a plus de valeurs que les contacts humains ». Le besoin, d’échanges et de retrouver ses collègues, se fait désormais ressentir chez de nombreux salariés frontaliers : « Les salariés en ont assez de travailler seuls »

« Des commerces qui meurent à petit feu »

L’inquiétude de l’Aleba se tourne aussi vers les commerces : « Nous voulons également être solidaires avec les secteurs et les travailleurs de l’Horesca ou encore du commerce de détail, parce que nous voyons bien que ce télétravail actuel à forte dose a des conséquences négatives sur ces secteurs, et il faut trouver des solutions pour éviter des drames sociaux et des pertes d’emplois massives, liés à une nette diminution de la consommation en lien avec le télétravail » explique le secrétaire générale.

Président de la délégation du personnel de Quintet Luxembourg (banque), il reconnaît que depuis six mois, il n’est remonté que 10 jours au Luxembourg pour le travail : « Nous avons appliqué les consignes en évitant tous les déplacements inutiles ».

Mais le constat est sans appel : « Les commerces meurent à petit feu. La semaine dernière, j’ai voulu déjeuner dans mon restaurant habituel, rue des Bains au Luxembourg mais il avait fermé définitivement ses portes à cause du Covid-19. Force est de constater que nous sommes impuissants face à cette situation dramatique pour toute une branche de notre économie luxembourgeoise » s’attriste Laurent Mertz.

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