Un cursus traditionnel, une vie professionnelle maintenant épanouie

Sophie* a suivi le parcours classique pour qui souhaite travailler dans le secteur des ressources humaines. Une fois le cycle d’études supérieures terminé, elle a trouvé du travail au Luxembourg : « Pendant que j’étais encore étudiante, j’ai fait des stages dans des grandes entreprises cela s’est bien passé mais sans plus ; par contre, quand j’ai décroché un contrat de travail dans une société de transport, tout a changé ! »

En effet, c’est dans cette entreprise que Sophie s’est vraiment épanouie : « Je dois dire que les équipes avec qui je travaille sont très agréables à vivre ce qui est vraiment important pour moi. Il m’est déjà arrivé de travailler dans une autre entreprise avec une moins bonne entente entre les membres du personnel et les résultats étaient bien différents… ».

Quand tout le monde parle luxembourgeois autour de moi, c’est pas évident de s’intégrer…

Contrairement à d’autres frontaliers que nous avons interrogés (Nael chef d’entreprise : du BTS à Thionville, à la réussite au Luxembourg, ou Marc auditeur junior :« Pour moi, le Luxembourg était un choix naturel »), Sophie a eu quelques difficultés : « J’ai eu une période où tout le monde autour de moi parlait luxembourgeois et je dois dire que j’étais un peu perdue », pourtant notre frontalière connait l’allemand mais pour elle « cela n’a rien à voir avec le luxembourgeois, en tout cas je n’y comprends rien ! ».

… mais Sophie reconnaît une part de responsabilité française !

« J’ai remarqué quelque chose d’amusant, c’est que pour nous les français, j’ai vraiment l’impression que ce sont les autres qui s’adaptent plutôt que l’inverse. On se surestime pas mal comparé aux autres nationalités ; par exemple quand je fais passer des entretiens d’embauche, les candidats allemands sont beaucoup plus modestes alors qu’ils maîtrisent bien mieux les langues étrangères. C’est loin d’être le cas de la plupart des français…»

Sophie a essuyé quelques remarques car elle ne parlait pas luxembourgeois

Lorsqu’on demande si elle s’est intégrée sans souci dans la société luxembourgeoise, Sophie nous donne une réponse positive en nuançant toutefois son enthousiasme : « Oui, je me suis bien intégrée mais il est vrai que la langue a parfois donné lieu à des remarques qui laissaient transparaître un certain malaise de la part de mes interlocuteurs comme par exemple ‘’ah tu es française… Bon, tant pis’’ ou ‘’ah tu ne parles pas luxembourgeois’’ d’un air un peu méprisant. Mais dans l’ensemble ça s’est tout de même bien passé ; il faut aussi de son côté faire un effort pour être intégré… ».

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Le choix du Luxembourg pour son rayonnement économique et son contexte multiculturel

Sophie a choisi le Luxembourg pour des raisons professionnelles : « Je ne voulais pas me précipiter à Paris comme tout le monde ; mais lorsque j’ai commencé à faire des recherches en Lorraine je n’ai rien trouvé qui m’intéressait alors qu’au Grand-Duché, beaucoup de grandes entreprises sont présentes. Bien sûr le salaire était plus avantageux mais pas forcément en stage lorsque j’ai commencé. Il y a aussi le fait que le contexte soit multiculturel je trouve ça toujours intéressant ; le Luxembourg est très différent de la France et pourtant juste à côté de nous ! »

La vie de frontalier convient à Sophie pour le moment

Notre frontalière n’a pas l’intention de s’installer au Luxembourg : « Je ne compte pas déménager au Luxembourg, d’autant plus que mon compagnon et ma famille vivent et travaillent en France, je n’ai pas de raison autre que professionnelles d’aller au Luxembourg ».

* le prénom a été modifié 

Le portrait de Sophie avait initialement été publié fin 2016.