Bien sûr, rien n’est encore acté et il ne s’agit à ce stade que de « simples » prévisions de l’institut de statistiques luxembourgeois. Mais en revoyant à la hausse le taux de l’inflation pour l’année 2022 (6,6 % au lieu de 5,8 % initialement estimé en mai dernier) ainsi que celui de 2023 (5,3 % contre 2,8 %), pour le Statec toutes les raisons portent à croire qu’un index interviendrait plus tôt que prévu.

Inflation en hausse

Outre une augmentation de l’inflation « traditionnelle », le Statec mise également sur une inflation sous-jacente bien plus importante qu’estimée. Pour rappel, il s’agit du taux mesurant la hausse des prix hors produits pétroliers.

Cette dernière « continue de se situer à un rythme soutenu, avec 4,7 % en juillet 2022 (contre 4,8 % le mois précédent), dynamique qui persisterait jusqu’à la fin de 2023 », précise la note des statisticiens.

Dans leurs prévisions, ces derniers tablaient une progression de +4 % en 2022 et +3,1 % pour 2023 de l’inflation sous-jacente. Après actualisation, il semblerait que l’on soit plus proche désormais des 4,3 % pour cette année et 4,5 % pour l’an prochain.

C’est en tenant compte de tous ces indices que l’institut se montre pratiquement formel dans sa communication, bien qu’utilisant avec prudence le conditionnel : « Une nouvelle tranche indiciaire serait déclenchée au quatrième trimestre de 2022. La tranche subséquente serait, elle, déclenchée au deuxième trimestre 2023. S’y rajoute le paiement de la tranche indiciaire déclenché en juin 2022, prévu pour être appliqué en avril 2023, conformément à la loi du 29 juin 2022 suite à la tripartite. »

Deux scénarios alternatifs

Le secteur de l’énergie connaissant tellement d’aléas et de fluctuation actuellement, le Statec a établi deux scénarios pour les prochains mois, l’un dit « haussier » en se basant sur les pires prévisions, et l’autre appelé « baissier » se voulant résolument plus optimiste.

Dans le scénario haussier, « des risques croissants de pénurie de gaz en Europe pourraient peser encore davantage sur le prix du gaz et de l’électricité. Une coupure totale de Nord Stream 1 entraînerait par ailleurs une hausse additionnelle du prix du gaz qui pourrait se répercuter sur le prix du pétrole via un effet de substitution. » Cette situation pourrait alors provoquer « un choc de prix sur le gaz au cours de l’automne-hiver prochain de près de 140 % par rapport à l’été 2022. Ce choc serait suivi d’une augmentation de 40 % sur le prix de l’électricité en janvier 2023 par rapport à décembre 2022. »

De son côté, le scénario baissier de l’institut de statistiques imagine que l’Opep (l’organisation des pays exportateurs de pétrole) pourrait décider « d’augmenter davantage la production de pétrole, accélérant la tendance à la baisse du prix du Brent. Dans un autre registre, le plan d’urgence de la Commission européenne qui prévoit de réduire la consommation de gaz en Europe de 15 % jusqu’au printemps prochain pourrait, lui, mitiger les tensions sur l’approvisionnement et le prix de gaz. Par conséquent, et par ricochet, le prix de l’électricité connaîtrait un ajustement moins important que prévu. » On partirait alors ici sur une augmentation de « seulement » 60 % à venir du prix du gaz et de 30 % de celui de l’électricité.

Haussier ou baissier, la réalité se situe probablement entre les deux avec, au milieu, la question (brûlante) d’un nouvel index à déclencher ou non avant la fin de l’année.

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