Doit-on annoncer sa grossesse à son employeur ? Quand et comment l’annoncer ? Comment faire valoir ses droits sur son lieu de travail ? Quelques conseils pour dédramatiser la situation et vivre sereinement sa grossesse au travail.

A vous de décider si vous jouez la transparence ou non pour que votre employeur puisse organiser l’intérim.
Si vous ne devez pas vous précipiter dans le bureau de votre supérieur deux jours après le test de grossesse, vous ne devez pas non plus attendre que vos rondeurs fassent la déclaration à votre place.
En règle générale, les médecins conseillent d’attendre douze semaines de grossesse, période au terme de laquelle les risques de fausse couche ont, pour la plupart, disparu. Selon le code du travail, la grossesse doit être déclarée au plus tôt 70 jours avant l’accouchement à la caisse de maladie luxembourgeoise et à l’employeur, par lettre recommandée avec accusé de réception, en y joignant un certificat médical attestant de votre état et en indiquant la date présumée de l’accouchement.
Si vous êtes frontalier, renseignez-vous également, dés le début de votre grossesse, auprès de votre caisse nationale de prestations familiales pour connaître les modalités à suivre.

Que dire exactement ?

“J’attends un bébé” fera parfaitement l’affaire. Ne vous lancez surtout pas dans des explications ou des justifications sans fin. Vous n’avez pas à vous excuser… de votre bonheur. Prévenez votre employeur tout de même que vous vous absenterez une fois par mois pour le suivi médical de votre grossesse. Dès que possible, donnez-lui vos dates de départ et de retour de congé maternité. Si vous envisagez de prendre un congé parental ou un congé supplémentaire, avertissez-le également.

Préparer son retour avant même son départ

Chaque soir, surtout si votre congé maternité approche, prenez l’habitude de ranger votre bureau et de classer vos dossiers en laissant ce qu’il reste à faire bien en évidence. Au cas où vous ne reviendriez pas le lendemain, cela vous évitera d’être dérangée quinze fois au téléphone, et vos collègues vous seront reconnaissants d’avoir tout laissé en ordre.
Lorsque l’heure de votre congé maternité aura sonné, transférez vos dossiers à vos collègues, et une fois partie, continuez à vous informer par mail. Tôt au tard, vous reviendrez travailler dans cette entreprise, avec les mêmes collègues et la même hiérarchie. Mieux vaut donc en tenir compte.

Quels sont vos droits ?

Si à l’annonce de votre grossesse, vous êtes accablée de travail, que les relations au sein de l’entreprise sont conflictuelles, demandez un rendez-vous au médecin du travail ou parlez-en au praticien qui suit votre grossesse. Généralement, ils préfèrent prescrire un arrêt maladie d’une semaine ou deux afin que la future maman reprenne des forces plutôt que de devoir l’arrêter à six mois de grossesse ou prendre le risque que l’enfant naisse prématurément.
Des examens médicaux sont prévus pendant les heures de bureau et la loi vous autorise à vous absenter pour vous y rendre. Par contre, votre employeur peut vous demander un justificatif ; n’oubliez donc pas votre certificat médical. Ces absences ne seront pas décomptées de votre salaire et sont considérées comme du travail effectif.
Si le poste que vous occupez comporte des tâches contre-indiquées pour votre grossesse, vous pouvez demander, sur présentation d’un certificat médical, à être affectée provisoirement à une autre tâche. Si votre patron affiche quelques réticences, n’hésitez pas à faire confirmer l’avis de votre médecin. Votre employeur sera alors obligé de se conformer à ces indications. Mais sachez aussi que l’inverse est tout à fait possible : votre patron peut, en accord avec le médecin du travail, vous changer de poste. 
Enfin, Dès votre retour de congé de maternité, vous devez retrouver votre poste ou un poste équivalent, c’est-à-dire avec le même salaire.
Côté licenciement, normalement, vous n’avez rien à craindre. La loi interdit à tout employeur de rompre un contrat de travail pour cause de grossesse. Le licenciement d’une femme enceinte est seulement autorisé en cas de faute grave non liée à son état ou pour des motifs économiques.

Fatima Benabdelaziz

(Article publié dans le numéro 35 de mai-juin 2009 d’Entreprises magazine)

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