Marchés bancaires français et luxembourgeois, ce n’est pas un scoop, n’évoluent pas dans la même dimension.

Macro-économiquement parlant, en usant du langage spécifique, entendez au sens large, le Grand-Duché rayonne de par sa réputation en terme de gestion patrimoniale, bien que de récentes mesures malmènent un peu le sacro-saint secret bancaire.

A moindre échelle, au plan micro-économique dirons-nous, les salariés au sein des enseignes, pour une grande majorité, y trouvent leur compte. A plusieurs niveaux. « D’une activité multitâches, j’entends la gestion bancaire mais aussi l’assurance et la téléphonie, je suis passé à l’aspect purement placement financier, met en parallèle Cédric. D’un point de vue professionnel, c’est très intéressant ». Auprès d’une clientèle aisée, plus ou moins illustre, qui plus est internationale, le banquier loue les opportunités d’épanouissement personnel.

« Il ne faut pas se cacher »

Recommandé par un employé d’une filiale luxembourgeoise de sa banque française, Cédric monte dans l’ascenseur social interne. « Dès mon arrivée, mon salaire a grimpé de 30 %, se souvient-il après une décennie. Il ne faut pas non plus se cacher. On atteint plus facilement les 4000€ en plus des prestations sociales avantageuses ».

Globalement satisfait, cet adepte du déplacement ferroviaire n’omet pas que tout cela a un prix. « En comptant les temps de trajet, je cumule 60 heures de travail minimum ».

Départ à 7h le matin, retour à 19h30. Quand tout va bien. « C’est un peu usant c’est vrai, convient le père de famille. Mais il n’y a pas de solution parfaite. Si j’ai cinq minutes de retard et bien soit. Le peu de fois où je m’y rends en voiture, c’est une catastrophe ».

Les contreparties sur la vie familiale demeurent inévitables mais le choix est assumé. D’autant que le statut similaire en France relève du même acabit concernant les horaires. « Je me consacre essentiellement à mes proches durant les week-ends et les vacances ».

« On perd la réalité des choses »

S’il relativise désormais ces conditions structurelles, Cédric constate toutefois que la conjoncture présente un impact notamment en termes de reconnaissance. « Les pressions et les exigences sont bien plus prégnantes qu’à mes débuts ». Mais à la longue « on perd la réalité des choses, reconnaît aussitôt celui qui a tardé à traverser la frontière en raison d’une maîtrise hasardeuse de la langue anglaise. En bon français, on râle mais en prenant du recul, on se rend compte qu’on n’est pas si mal ».

Il compare alors son confort vital à celui d’amis qui exercent dans l’Hexagone. « On ne peut plus se permettre de faire trop de caprices ». Après calcul, le solde demeure effectivement positif.