Il y en a pour qui tout roule comme sur des roulettes. Qui surfent de réussite en réussite, sans qu’aucun remous ne les détourne de la vague du succès.

Pedro est de ceux-là. Jeune diplômé, il débute ses recherches d’emploi en fin d’année dernière, après s’être accordé un mois de vacances. Tout du moins, il dépose son CV sur Monster, la plateforme à laquelle les employeurs ont accès pour faire leur petit marché. Et il n’aura pas fallu bien longtemps avant qu’il n’appâte des recruteurs. « Après quelques jours, j’ai reçu un premier coup de fil, raconte l’intéressé. D’autres, d’un peu partout, ont suivi ». Du sud à l’ouest de la France, les demandes affluent, Pedro naviguent d’entretien en entretien.

« Je n’étais pas focalisé sur le Luxembourg  »

Début 2016, il finit par jeter l’ancre au Grand-duché. « Je n’étais pas focalisé sur le Luxembourg. Dans ce secteur, la demande est supérieure à l’offre ».

Et les revenus de business consultant oscillent presque du pareil au même. « A Paris, le salaire est peu plus conséquent mais il compense la somme consacrée aux abonnements aux transports », ajoute l’ancien étudiant de la capitale. Concrètement, les honoraires tournent autour des 2.000 euros, à la différence qu’ils sont bien évidemment nets d’impôts au Luxembourg. « A vrai dire, ce n’est pas tant cela qui m’a convaincu que le travail qu’on allait me demander ». Si la même opportunité s’était présentée dans l’Hexagone, « j’y aurais réfléchi à deux fois ».

A ce titre, Pedro, un brin culotté, donne sa première démission au bout d’à peine quelques semaines. « J’ai reçu une réponse positive pour le job que je m’imaginais vraiment faire », explique celui qui en est déjà à son deuxième CDI.

« Je dis encore ‘Bonjour’ et on me répond “Moien” »

Il n’en est qu’à ses premiers pas au sein de sa nouvelle société. C’est pourquoi il grimpe dans sa voiture avant 7h et n’emprunte le chemin inverse qu’à partir de 19h. « Je souhaite me familiariser avec mon nouvel environnement. Je ne veux pas faire mes affaires à 17h et dire “Salut les gars à demain” ».

Sur la route à l’heure de pointe matinale, il n’y prête pourtant pas grand intérêt. « Entre passer une heure seul dans ma voiture et deux heures dans les transports à côté de gens qui transpirent comme je l’ai vécu à Paris, le choix est vite fait ». A la question de savoir s’il pourra l’assumer sur le long terme, la réponse est grosso modo, chaque chose en son temps. « Personne ne m’attend à la maison. Si je viens à fonder une famille, je me poserai peut-être la question. Mais nous n’en sommes pas là », sourit le Lorrain.

S’il est encore un peu tôt pour tirer un bilan objectif, Pedro remarque néanmoins que les possibilités d’ascension le font saliver. « Mon patron propose de réévaluer mes compétences tous les trois mois au lieu de six, apprécie-t-il, visiblement très emballé. Cela permet d’accéder à de nouveaux avantages après la période d’essai de six mois à savoir, voiture de fonction et carte essence ».

Enfin, sa motivation n’a d’égal que le respect qu’il voue à ses hôtes. « En arrivant je dis souvent “Bonjour” et on me répond “Moien”. Je n’ai pas encore l’habitude mais c’est tout à fait normal ! ». En contrepartie, il lance un « Äddi » en partant !

—–

Vous avez envie de nous raconter votre quotidien et qu’il soit publié sur lesfrontaliers.lu ? N’hésitez pas à nous contacter en envoyant un mail à [email protected]