Le Luxembourg poursuit la chasse aux pesticides
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 21/04/2023 à 11:04
Qu’on se le dise : le Luxembourg n’aime pas les produits phytopharmaceutiques. Et il a bien l’intention d’en réduire l’utilisation de 50% d’ici 2030. Et “l’effort” ne portera pas seulement sur les cultivateurs mais aussi les particuliers qui “soignent” jardin et potager à coups de traitements chimiques pas forcément sains.
Voilà pourquoi le ministre de l’Agriculture vient d’annoncer un geste fort : le retrait de la plupart des PPP (Produits dits “de protection des plantes”) disponibles dans le commerce. Et Claude Haagen de prévenir : « Près de 130 PPP sont autorisés à la vente au grand public, environ deux tiers d’entre eux ne répondront plus aux nouveaux critères d’autorisation. Ils disparaîtront des rayons des hypermarchés, des magasins de jardinage et de bricolage ».
Et d’ores et déjà, l’échéance est connue : 1er janvier 2024. A cette date, les privés ne pourront donc se procurer que des produits (type herbicide, fongicide, insecticide, acaricide, stimulateur de défense des plantes ou médiateurs chimiques) dont la Comission européenne aura estimé les substances actives comme “à faible risque pour la santé humaine ou animale et l’environnement”. Même autorisation pour les PPP adaptés à la production bio.
Le Sprëtzpass de rigueur
Moins de produits phytopharmaceutiques en rayon mais aussi des règles d’usage plus strictes pour les PPP encore utilisables. Fini l’emploi des désherbants dans les pentes de garage, les cours intérieures ou les descentes d’escalier au-dehors par exemple.
A cela le ministre avance une raison : « Dans certaines situations, les PPP risquent de contaminer les eaux de surface. Voilà pourquoi l’utilisation de tout type de PPP sur des surfaces imperméables reliées à un réseau de collecte des eaux pluviales sera interdite »
La vente, l’achat et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à usage professionnel reste réservé aux détenteurs d’un Sprëtzpass. Il s’agit du certificat délivré par le ministère pour une utilisation sécurisée de PPP après une formation spécifique aux agriculteurs concernés.
Cette annonce intervient trois semaines après que le Luxembourg ait perdu en justice dans son interdiction du Roundup et autres produits à base de glyphosate sur son territoire. Premier pays européen à avoir pris cette décision (en 2021), le Grand-Duché a dû faire machine arrière sur le sujet.
En première réaction, le ministre de l’Agriculture a immédiatement réévalué temporairement les primes offertes aux paysans soucieux de ne plus utiliser ces produits sur leur exploitation (champs, vignes, maraichages).
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