Dix ans cette année, et voilà le dispositif des pétitions publiques en ligne qui s’apprête à subir son premier grand lifting. Il est vrai que depuis 2014 et l’introduction de ce système d‘interpellation du gouvernement et des députés, la donne a quelque peu changé au Luxembourg. Un, la population résidente et frontalière s’est considérablement accrue -plus de 900.000 individus aujourd’hui-. Deux, les pétitions connaissent un succès dépassant les espérances (tant en nombre de requêtes déposées qu’en terme de pétitions admises au débat public).

Ainsi, en une décennie, près de 1.800 textes ont été soumis à la vox populi. Les auteurs de ces diverses propositions suggérant tout aussi bien de créer une indemnité pour les salariés dans l’impossibilité de télétravailler que d’instaurer le permis cyclomoteur dès 14 ans en passant par la nécessité d’organiser un référendum sur la nouvelle Constitution du pays. C’est d’ailleurs cette motion qui, à ce jour, a obtenu le plus de soutiens (avec 18.645 signataires).

Si les propositions se sont multiplié, les pétitions ayant obtenu les 4.500 soutiens ont elles aussi fait un bond considérable. Ces textes devant alors faire l’objet d’un débat entre auteurs, parlementaires et ministres, l’agenda se remplit de plus en plus vite. Un par mois l’an dernier… Résultat : ce qui devait rester des interpellations citoyennes extraordinaires se banalise au final. D’où la volonté exprimée par la nouvelle majorité de rehausser la barre de validation des pétitions émises.

Depuis ce mercredi 15 mai, la chose est entendu. Au lieu des 4.500 signataires, il faudra désormais atteindre les 5.500 votes favorables et dûment émis, pour que la Chambre des députés organise une rencontre pour dialoguer de l'idée en question. Un seuil qui n'a pas fait l'unanimité de l'ensemble des formations politiques mais qui a obtenu la majorité des votes à la Commission dédiée aux pétitions publiques.

En rehaussant ce niveau, les parlementaires espèrent "restreindre" le nombre de saisines. Mais surtout la volonté était bien de doter le dispositif d'une "barre" à la hauteur de l'état général de la population vivant ou travaillant au Luxembourg, sans douter se priver de cet outil de dialogue démocratique.

Reste que maintenant la proposition va suivre les étapes de validation (Commission des règlements, vote de la Chambre). Un processus lent. Ainsi, le "régime des 4.500" a encore plusieurs mois d'existence devant lui...

 

Suivez aussi nos actualités sur Instagram