C’est LE sujet qui anime les débats autour de la machine à café en ce début d’année : « Tu te rends compte, on ne peut plus payer comme on veut avec les chèques-repas ». Passons sur les avis de celles et ceux qui avaient pris l’habitude de se servir de leurs bons ou de leur carte pour acheter tout sauf de quoi se nourrir (et les enseignes qui l’acceptaient volontiers) pour se concentrer sur les salariés qui, avec le passage à la nouvelle année, ont le sentiment d’être désormais limités dans leur consommation alimentaire.

En effet, depuis le 1er janvier, seuls 5 chèques papier (ou leur équivalent monétaire via carte) peuvent être utilisés par passage en caisse chaque jour. Avec l’augmentation accordée à cet “avantage” (15 euros, valeur max), le bénéficiaire peut donc déjà régler une facture de 75 € pour ses achats au restaurant, en épicerie, traiteur ou supermarché. Pas assez aux yeux de certains, dont Edouardo Maiello qui a décidé de lancer une pétition publique sur le sujet.

Ouvert à signatures depuis ce 26 janvier, le texte propose de relever le seuil minima d’usage à l’équivalent de 10 chèques-repas/jour. Le double donc de la tolérance actuelle.

Dans son argumentaire, le pétitionnaire indique sa motivation personnelle : « Les familles nombreuses qui souhaitent utiliser les bons pour faire leurs courses dans les supermarchés ou qui emmener leurs proches dîner au restaurant n’ont pas assez ». Effectivement.

Problématique intéressante

D’autres pointent le cas des télétravailleurs (au moins les frontaliers) qui n’ont pas l’occasion de dépenser régulièrement leurs chèques et se retrouvent avec des réserves dont ils ne peuvent faire usage au final quand ils reviennent faire des courses ou s’approvisionner au Luxembourg. Et cela même si l’emploi des chèques a été étendu au week-end et les congés désormais.

Du côté de la Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers à l’origine du changement avec le ministère des Finances, la problématique est « intéressante ». Et le président de l’Horesca, François Koepp de défendre le beef steak des professions qu’ils représentent : « Je ne suis pas contre un relèvement mais il faut s’assurer que cela bénéficie encore bien à nos métiers qui servent à manger matin, midi et soir. Il ne faudrait pas que la manne parte ailleurs ! »

Avant la réforme, 60% des usages de chèques-restaurants se faisaient auprès des tables du Grand-Duché, contre 40% dans les autres commerces. Là, avec l’élargissement à d’autres “métiers de bouche” (points chauds, bouchers, etc), la dispersion ne fera pas forcément les affaires des cuisiniers. D’où l’incertitude à se prononcer de François Koepp pour le moment.

Si d’ici une quarantaine de jours, la pétition atteint les 4.500 soutiens, la proposition devra faire l’objet d’un débat public à la Chambre des députés. En attendant, pour les bénéficiaires des tickets Sodexo, Edenred ou du nouvel acteur Up Luxembourg, il va falloir faire avec la règle en service depuis quatre semaines. Dur à avaler ?

 

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