Indemniser les salariés qui ne peuvent pas télétravailler, reconnaître la fibromyalgie comme une maladie, pouvoir garder les urnes funéraires des défunts à la maison, fixer une prime pour les chefs de famille, l’organisation d’un référendum sur le financement de la monarchie luxembourgeoise, pour le come-back du pays à l’EurovisionDepuis dix ans maintenant que chaque semaine apporte un nouveau lot de pétitions publiques soumises à l’intérêt des habitants et des frontaliers du Luxembourg.

Et chaque année, ce sont toujours plus de textes qui sont introduits pour un appel aux soutiens (environ 3.000 depuis 2014). Et chaque année, ce sont toujours plus de débats publics qui doivent être organisés entre députés, ministres et pétitionnaires dont la suggestion a obtenu 4.500 soutiens au moins.

Ainsi, en une décennie, pas moins de 71 rencontres de la sorte ont ainsi eu lieu. Faisant avancer la cause des familles monoparentales surimposées ou interrogant sur l’introduction d’une minute de silence pour les victimes du Covid ou encore le droit de disposer d’une carafe d’eau gratuite à la table des restaurants.

Adapter les seuils

Les pétitions sont ainsi un bon baromètre des attentes, des craintes, des revendications qui pourraient échapper aux élus et membres du gouvernement. Sauf que trop, c’est trop… Trop de propositions parfois farfelues à valider ou non, trop de débats publics pouvant parfois porter sur une même thématique à organiser, trop de refus à opposer à des pétitionnaires pas forcément suffisamment informés des modalités de cette “démocratie participative”.

Aussi, Francine Closener (LSAP) -présidente de la Commission des pétitions à la Chambre- va mener un toilettage des règles. Pour plus de clarté evis-à-vis du citoyen (dès 15 ans) qui souhaiterait déposer une demande mais aussi plus d’explications pour les éventuels signataires.

Et comme le Luxembourg d’aujourd’hui n’est plus celui de 2014 (en terme de démographie notamment), sans doute la barre des 4.500 soutiens indispensables au déclenchement d’un débat public pourrait-il être relevé. Il y a dix ans, ce seuil correspondait à 0,6% de la population luxembourgeoise. Aujourd’hui, avec l’accroissement du nombre d’habitants et de personnes ayant un lien avec une administration du Grand-Duché, atteindre ce palier est bien moins représentatif d’un courant que l’expression d’une minorité.

Reste toutefois à s’entendre sur la hauteur du prochain seuil. Toujours 0,6% de la population avec données réactualisées (donc au-delà des 5.200 “voix”) ou un autre chiffre ? La question va être débattue dans les prochaines semaines.

Suivez aussi nos actualités sur Instagram