Tête baissée mais oreilles à l’affût, “Renert” a fait sa réapparition au beau milieu de la place Guillaume II. Un carnivore sauvage bien habitué à la Ville puisque sa présence à Luxembourg-ville remonte à 1932. Mais apercevoir l’animal trônant juste au-dessus d’un monument érigé à la mémoire d’un poète, quelle drôle d’idée… Et bon nombre de passants qui, depuis quelques jours, passent devant l’Hôtel de Ville de la capitale s’interrogent sur cette présence.

Pourtant, les sculpteurs à l’origine du monument n’ont pas commis de faute ou de sacrilège en plaçant juste au-dessus de la plaque commémorant la vie et l’œuvre de Michel Rodange (1827-1876) pareil animal. Le renard en question est en effet l’un des personnages les plus illustres de la littérature du Grand-Duché. C’est lui en effet qui tient la vedette de l’adaptation faitre par l’écrivain luxembourg du Roman de renard signé Goethe. Voilà donc le maître des lettres et l’hôte des bois réunis pour la postérité grâce aux coups de ciseaux d’Henri Demuth et Ernest Grosber.

Pour la petite anecdote, on soupçonne les artistes d’avoir pris exemple sur berger allemand nommé Marco, animal de
compagnie d’une professeure du Lycée des Arts et Métiers, pour tailler le fameux Renert. Faute jamais avouée mais pardonnée depuis.

Voilà deux ans, le monument avait disparu du paysage. Démonté pierre par pierre après que constat ait été fait de fortes dégradations et marques d’usure. Un retrait qui aura permis d’entreprendre plus facilement du coup la rénovation de la Place Guillaume II mais aussi à la sculpture de se refaire une beauté. Un lifting du granit et des diverses parties de l’œuvre qui aura duré huit mois et coûté de l’ordre de 550.000 euros à la Ville.

Désormais, qui s’approchera du monument pourra également s’apercevoir que le Renard de Rodange veille sur une fontaine. C’est bien ce qu’indique la plaque de bronze gravée d’un “Drénkwaasser”. Un bouton-minuteur permet ainsi de se rafraichir en appréciant les finitions de la sculpture qui aura ainsi plus d’admirateurs que le poète qu’elle célèbre.

En effet, comme l’a rappelé la bourgmestre Lydie Polfer, à l’heure de dévoiler le monument refait et repositionné, Michel Rodange n’a pas connu le succès de son vivant. À lui désormais la postérité !

 

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