L’avenir de l’acier dans le monde, Henri Reding y croit dur comme fer. Par contre, le Country Head d’ArcelorMittal se gratte la tête en ce qui concerne le Grand-Duché. C’est que même si le 7e employeur du pays a réalisé une bonne année 2023, le futur pourrait s’avérer plus délicat. Et le responsable de prévenir : « Si nous ne sommes pas compétitifs, nous avons un problème ! ».

Et parmi les freins à cette compétitivité, Henri Reding ne manque pas de pointer la taxe CO₂ qui frappe l’industrie ici et en Europe. D’où cette crainte exprimée à l’occasion de la présentation des vœux de l’entreprise que le groupe ne finisse par préférer d’autres parties du globe pour investir… Un message directement adressé aux nouveaux dirigeants du pays de la part d’un acteur industriel qui fait ruisseler quelque 505 millions d’euros dans l’économie nationale. Pas à prendre à la légère donc…

Reste que pour l’heure, l’ancrage au Grand-Duché reste d’actualité. Comme en a témoigné l’an dernier la réorganisation des trois usines d’Esch, Rodange et Differdange. Les deux aciéries et quatre laminoirs concernés forment désormais l’unité “Luxembourg produits longs”. Et à l’avenir, leur activité devrait pouvoir être alimentée en produits finis directement depuis le pays.

Moins de CO₂, de bruit et de poussière

Pour l’heure en effet, c’est de Pologne et d’Allemagne que proviennent les éléments nécessaires à l’aciérie de Rodange. Le projet Steelup! vise à relocaliser la production de ces produits depuis Belval. Site qui verra la mise en service de son nouveau four à arc électrique en 2025, investissement de 67 millions d’euros (dont 15 M€ d’aides publiques) qui symbolise le virage pris par le sidérurgiste.

En effet, avec cet équipement et d’autres améliorations, l’usine serait en mesure de réduire sa consommation d’électricité de 60 kilowattheures par tonne produite, sans oublier la baisse des émissions de CO2 de 200.000 tonnes par an. De quoi réduire l’empreinte de l’activité, et sérieusement réduire surtout les sommes versées au titre de la fameuse “taxe carbone”.

Parmi les autres avancées à attendre “localement”, ArcelorMittal envisage également de nouvelles installations de dépoussiérage à Belval, idem à Differdange. Là, il est aussi question de mesures destinés à limiter les nuisances sonores auprès des populations, tout comme jusqu’à la fin de l’année les scories seront stockées dans une halle couverte afin d’éviter leur dispersion dans l’atmosphère.

Le groupe est aussi impatient de rejoindre son nouveau siège, au Kirchberg. La date d’entrée dans les murs du bâtiment K22 reste toujours fixée à 2026.


ArcelorMittal en cinq chiffres

  • 3.400 : approximativement l’effectif en poste dans le groupe au Luxembourg (dont deux tiers en production)
  • 67 : nombre de nationalités représentées dans l’entreprise au Grand-Duché
  • 1,9 million : production en tonnes d’acier brut assurée dans le pays
  • 98,5 % : part des matériaux recyclés employés par le sidérurgiste pour produire ses aciers
  • 0,7 : nombre d’accident du travail enregistré par million d’heures de travail effectué

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