15,3 milliards d’euros : voilà le poids des rémunérations versées aux seuls employés frontaliers au Luxembourg, chiffre 2022. Un an plus tôt, la somme totale était moindre de près 1,3 milliard et le nombre d’employés venant de France, Belgique et Allemagne de 4% plus faible aussi…

Bref, c’est peu dire que le Grand-Duché conserve une place considérable sur l’emploi (et la distribution de richesse) sur la Grande Région. Et le Statec de confirmer que le pays conservait sa 3e place en Europe en termes de salaires et avantages proposés à des “voisins”. Seules la Suisse et l’Allemagne seraient plus généreuses avec “leurs” frontaliers !

Mais, à y regarder de près, la situation des salariés originaires des trois États jouxtant le Luxembourg est loin d’être égalitaire. Ainsi, Belges et Allemands percevraient une rémunération moyenne proche des 67.100 euros sur 12 mois quand leurs homologues Français se “contenteraient” de… 54.600 €/an.

Tout s’explique !

L’écart est important mais trouve son explication par la nature des emplois occupés par les quelque 115.000 navetteurs venant et retournant dans l’Hexagone. Les Français-es occuperaient des postes moins qualifiés (donc moins bien payés) ou seraient plus représentés dans des secteurs d’activité moins rémunérateurs.

Explication à laquelle vient s’ajouter le fait qu’ils et elles soient plus nombreux à accepter des postes à temps partiel (donc offrant un salaire mensuel plus bas au final).

Reste qu’avec un salaire minimal bien plus élevé au Luxembourg pour les profils les moins formés, des niveaux de salaires toujours hauts et des avantages sociaux non négligeables, le pays est loin d’être détrôné localement comme “pôle d’attractivité” pour la main d’œuvre frontalière qui ne cesse de croitre.

Une “générosité” que le Statec a mesuré aussi en matière de versement chômage accordés aux résidents sans emploi de pays limitrophes ou de bourses d’études accordées aux enfants de frontaliers. Pour 2022, on parlait de 64,7 millions d’euros dans le 1er cas et 35 M€ pour faciliter la vie universitaire des fils et filles de “bosse au Lux”.

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