En juillet dernier, la CNS avait fait ses comptes. En 2022, 8 millions de jours d’absence pour maladie avaient été octroyés aux salariés en poste au Luxembourg. Un record que vient de traduire autrement un rapport sur l’absentéisme de l’Inspection générale de la Sécurité sociale (IGSS). Avec un constat abrupt : jamais les entreprises du pays n’avaient connu un taux d’absentéisme aussi élevé que l’an passé…

En moyenne, le taux d’absentéisme constaté a non seulement grimpé par rapport à 2021, mais se retrouve même bien supérieur au “pic” de 2020 quand les mesures sanitaires de protection Covid avaient perturbé, des mois durant, le fonctionnement de l’économie. Ainsi, l’an passé, le taux constaté a été de 5,2 %, nouveau record national… donc 5 jours non prestés à l’usine, à l’atelier, au bureau, sur un chantier pour 100 jours d’activité attendus.

En 2022, l’IGSS note que 66 % des salariés ont pour cause médicale dû renoncer à venir travailler au moins une fois au cours des 12 mois. Une part bien évidemment variable selon les branches d’activité mais qui a crû dans l’ensemble des secteurs.

A dire vrai, la seule baisse notable dans le rapport est celle du nombre d’absences longue durée. Sauf que, parallèlement, les arrêts de – 21 jours ont, eux, été bien plus fréquents…

Cette durée est une donnée importante car, en fonction du nombre de jours d'arrêts maladie, la "charge financière" de l'employée concerné ne pèse pas sur les mêmes épaules : l'employeur (pour le rémunération des 13 premières semaines) puis la Caisse nationale de santé (CNS) pour la suite de l'indemnisation.

Et sur ce point, l'IGSS a sorti la calculette : le coût direct de l'absentéisme au Luxembourg peut être estimé à 1 milliard d'euros en 2022. Une somme qui ne tient donc pas compte des pertes de productivité ou des frais de remplacement de la personne malade, par exemple. Mais quelle somme !

Á détailler la répartition de la facture, 70 % des coûts directs sont revenus à la charge des employeurs contre 30% au frais de la Caisse nationale de santé. Les "absences courtes" étant plus fréquentes (et supportées par les entreprises), c'est logique.

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