C’est peu dire qu’il y avait urgence à réviser la fiscalité des familles monoparentales. En 2021 encore, le Statec avait ainsi mentionné combien la situation de nombreux parents isolés était devenue périlleuse. L’institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché rappelait ainsi que 58,7 % des familles monoparentales avaient des difficultés à joindre les deux bouts sur le plan financier. Pire : 38 % d’entre elles faisaient face à un risque de pauvreté. Et le poids de la fiscalité n’y était pas pour rien, dénonçaient depuis des années syndicats, Chambre des salariés et autre Collectif monoparental.

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Le message a été entendu, et la ministre des Finances vient d’assurer que ces familles allaient bénéficier d’un « allégement majeur » de leur charge fiscale à compter de 2023. Une idée notamment soutenue par la Fondation Idea. En présentant devant la Chambre son premier budget, Yuriko Backes (DP) a ainsi promis que le montant maximal du crédit d’impôt monoparental (CIM) allait être relevé de 1 500 euros à 2 505 euros.

Le gouvernement enfoncera un peu plus le clou en révisant le plafond maximal du CIM. Jusqu’alors, ce crédit d’impôt maximal de 1 500 € était limité à des revenus inférieurs à 35 000 euros ; il sera revalorisé à hauteur de 60 000 euros. La mesure devrait être appréciée des foyers concernés. Sachant que l’exécutif n’a pas souhaité revoir la classe d’imposition qui s’applique aux revenus d’une famille monoparentale (classe 1a). Pourtant, un ménage de ce type reste soumis à un taux moyen d’imposition deux fois plus élevé qu’un couple sans enfant (classe 2). Un différentiel que les allocations éventuellement perçues ne permettent pas de combler.

Concernant la fiscalité des plus précaires, il a aussi été annoncé une avancée pour les bénéficiaires du salaire social minimum (SSM). Ces particuliers pourront toujours percevoir l’intégralité du crédit d’impôt accordé (70€/mois), compris après l’augmentation de ce salaire social au 1er janvier 2023.

Une hausse qui fait partie des mesures sociales qu’avaient dévoilé le Premier ministre, Xavier Bettel (DP) lors de son récent discours sur l’Etat de la nation. Dans un budget 2023 dont près de 47 % sont dédiés à des actions sociales, la ministre des Finances entend aussi revoir « vers le haut » les fourchettes de revenu au titre desquelles les contribuables pourront bénéficier du crédit d’impôt sur le salaire social minimum.

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