Une armée se doit de disposer d’un stock de munitions en tous temps. Pour un pays, ce devrait être la même chose. Considérant virus et bactéries comme des ennemis, les pays devraient, eux aussi, être en mesure de répondre à toute attaque sanitaire. Sauf que… les malades, les pharmacies et les États ne cessent de connaître régulièrement des difficultés d’approvisionnement pour tel médicament (83 cet été encore au Luxembourg !), telle molécule (ibuprofène, paracétamol, etc). Il serait temps que la riposte s’organise.

À l’échelle nationale, le Luxembourg avait déjà lancé un projet de réserve stratégique. L’ex-ministre de la Santé, Paulette Lenert, avait ainsi envisagé que le gouvernement puisse disposer de sa propre “arrière-boutique” de médicaments. Une mesure d’autant plus nécessaire que les grossistes n’honorent plus ce qui est pourtant une obligation légale s’imposant à eux :  disposer d’un stock doit correspondant, primo, aux deux tiers au moins du nombre des médicaments à usage humain bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché au Luxembourg et, secundo, à la valeur moyenne des chiffres d’affaires mensuels de l’année précédente par médicament.

Mais c’est peut-être l’Europe qui va jouer le rôle de “bouclier sanitaire” pour les 27. Depuis l’automne, un système d’entraide immédiate a déjà été instauré. Si un pays est en souffrance médicamenteuse, il le signale sur une plateforme et les États disposant de stock se doivent de l’approvisionner. Pas certain que, dans une situation de tension sur le marché des pilules, gélules, sirops prescrits ici ou là.

Depuis la Belgique

Car au-delà de la répartition des médicaments sur le territoire, le problème le plus sensible est la dépendance des européens à de lointains producteurs. L’Asie a pris le contrôle de la production, Chine et Inde en particulier. Et quand ce n’est pas des pénuries de matières premières qui affectent ces usines, voilà des problèmes de fabrication qui s’invitent ou encore une hausse inattendue de la demande dans telle partie du globe à laquelle répondre en priorité avant les autres marchés.

Aussi, l’Europe a-t-elle décidé de créer une “Alliance du médicament“. Et le Grand-Duché a bien l’intention de participer à cette initiative cruciale (vitale ?). L’actuelle ministre de la Santé vient de le confirmer.

Martine Deprez assure que le Grand-Duché entend bien avoir voix au chapitre autant sur « le renforcement des capacités de fabrication dans l’UE » que le « stockage stratégique, les achats et autres outils, la diversification de l’approvisionnement, les partenariats internationaux et la coopération, ainsi que le partage des données et la transparence ».

Actuellement, les médicaments délivrés dans les pharmacies du pays arrivent essentiellement de Belgique. Deux grossistes-répartiteurs se répartissant le marché national : Comptoir pharmaceutique luxembourgeois et Hanff Global Health Solution.

 

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