« C’est notre obligation morale de soutenir le peuple ukrainien dans son combat pour la liberté. » En entamant son dernier discours sur l’Etat de la nation, le premier ministre luxembourgeois aurait pu revêtir un uniforme de soldat. En effet, c’est par un point sur l’engagement du Grand-Duché dans le conflit russo-ukrainien que Xavier Bettel (DP) a débuté son propos. Comme si avant d’aborder la façon dont son gouvernement gérait la crise économique, il voulait aussi rappeler qu’une autre menace pesait aux frontières de l’Europe et donc du Luxembourg.

Et pour “petit” qu’il soit, le pays n’a pas à rougir de ses engagements. Ainsi, a rappelé mardi le chef du gouvernement, plus de 4 100 réfugiés ukrainiens ont été accueillis au Grand-Duché. Dont 2 600 hébergés directement dans des familles de résidents. « Un énorme acte de solidarité et d’humanité. »

Lire aussi : Entrer dans l’Armée, c’est possible pour les étrangers

Mais il est ici question de guerre, et donc d’armes et de munitions. Là encore, le Luxembourg ne ménage pas son soutien aux troupes dirigées par le président Selenskyj. En quelques mois, le pays a ainsi « expédié pour 72 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine », a informé le premier ministre. Des livraisons qui correspondent à 16 % du budget actuel de la défense luxembourgeoise. Mais surtout, a insisté Xavier Bettel, « nous sommes déterminés à poursuivre ces efforts ». N’en déplaise à Vladimir Poutine dont «  la plus grande arme est la peur » a souligné le chef du gouvernement en s’indignant de l’attitude du président russe. « Qu’il poursuive ses menaces d’une guerre nucléaire est irresponsable et inacceptable. »

Si le Luxembourg peut aujourd’hui se sentir toutefois protégé, c’est grâce à son appartenance à l’OTAN, estime le premier ministre. L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord reste, à ses yeux, « notre meilleure garantie pour une vie en paix et en sécurité ». Pas de quoi toutefois empêcher les craintes parmi la population, ni même certaines offensives venues du Kremlin. A commencer par les cyber-attaques comme celle, par exemple, qu’a pu subir « une grande entreprise énergétique luxembourgeoise » (Encevo pour ne pas la nommer…). Aussi, assure Xavier Bettel, le Grand-Duché va renforcer ses systèmes de protections informatiques par exemple. Un projet-pilote est même en cours d’élaboration pour créer une « réserve de cyberdéfense nationale ». Surtout, le pays ne compte pas baisser sa garde au niveau militaire, et restera fixé sur son objectif d’ « investir 1% du PIB national dans sa Défense d’ici 2028 » (464 millions d’euros cette année). Et la voix du gouvernement de conclure : « La défense des Droits de l’homme, la liberté et la souveraineté sont plus importantes pour nous que du gaz russe bon marché ! »

 

Suivez-nous sur