Dix-neuf ans que la Belgique a mis en place un fichier un peu particulier. Celui des personnes exclues de jeux, une liste EPIS (Excluded persons information system) dont il va être à nouveau question à compter de ce vendredi. En effet, depuis quelques mois, quiconque entrait dans l’une des agences de paris du pays en étant majeur pouvait s’hasarder à tenter sa chance sur l’arrivée d’une course, le score d’un match, etc…

En effet, la liste qui sert aussi à filtrer les entrées dans les casinos ou les salles de jeux automatiques avait été contestée par 200 agences de paris. Mais après avoir remporté leur bras de fer, celles-ci ont été déboutées et revoilà le contrôle strict des joueurs et joueuses s’imposant chez les bookmakers.

Dès ce 1er décembre, interdiction donc pour ces agences de recevoir de l’argent de la part de ces clients dont la dépendance aux jeux a été considérée par eux-mêmes ou d’autres comme étant possiblement préjudiciable. Et la mesure concerne du monde en Belgique puisque le fichier EPSIS compte… plus de 180.000 noms.

Au Luxembourg aussi

Le listing regroupe ainsi quelque 66.000 citoyens répondant d’un règlement collectif de dettes, 48.000 individus qui se sont volontairement inscrits, 58.000 interdits de jeux en raison de leur métier (policiers, magistrats, huissiers..), 5.900 étant notés après une décision de justice, 919 inscrits par un tiers et 661 désignés par un administrateur.

De nombreux patrons parmi les 550 agences de paris de Belgique craignent que la vérification systématique des identités des joueurs sur site ou en ligne ne poussent certains à se tourner vers des pratiques de jeu illégales. Tout comme il est redouté une baisse de fréquentation pour ces enseignes qui pèsent tout de même de l’ordre de 16.000 emplois dans le pays.

Au Luxembourg, une pareille liste d’exclusion 🇱🇺existe aussi. Elle est uniquement active au Casino 2OOO de Mondorf-les-Bains. Ainsi l’accès aux 300 machines à sous et tables de jeux est non seulement interdit aux mineurs mais aussi à tous les adultes figurant sur la liste “Play it safe”.

Selon le responsable de ce secteur au casino, Henri Pasqualone, « sur une période d’un an, l’établissement compte entre 400 et 500 personnes qui sont interdits ou viennent demander une suspension temporaire ». Un temps qui peut aller d’un mois à 5 ans, selon les cas.

« Mais au-delà de l’individu lui-même, c’est tout le personnel qui est sensibilisé à cette thématique du “jeu dangereux”. Un croupier, un caissier, une hôtesse d’accueil, un slot intendant qui viendrait à détecter une personne qui pourrait ne plus contrôler ses dépenses doit nous en avertir pour que nous puissions immédiatement déterminer l’aide ou la prévention à mettre en place ».

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