Des cartes, un plateau et 3 à 8 joueurs autour de la table. Au premier abord, Before the war pourrait ressembler à un jeu de société comme il y en a tant d’autres. Fausse impression. « Nous voulons présenter le patrimoine de mémoire de la Grande Région de manière ludique, via un jeu », s’enthousiasme Mélanie Petton, coordinatrice du projet qui a donné naissance à ce “game” hautement stratégique.

Ici, les participants réécrivent le passé de la Grande Région, d’avant 1914 jusqu’à la construction de l’Europe. Au lieu des traditionnels pions rouge, jaune et vert, chaque joueur représente un État. Du coup, voilà la salle à manger se transformant en salon de négociations…

Maintenir la paix

L’espace de deux heures, voilà les participants plongés dans une mission capitale : éviter la guerre. Et, pour cela, il va falloir conclure des accords, négocier en bon diplomate, se faire des alliés, redouter ses ennemis. « C’est un jeu coopératif dans lequel il faut apaiser les tensions internationales, détaille Mélanie Petton. Et, bien sûr, assurer la prospérité des nations. Cela passe par une approche des volets économique, social et militaire d’un pays. » 

La victoire n’est pas absolue. « Au final, le joueur qui a le plus de points d’influence ressort gagnant. Ceci bien sûr si l’ensemble des joueurs ont bien fait en sorte de ne pas se déclarer la guerre auparavant… »

Dans Before the war, les cartes “événements” font donc référence au passé de la région frontalière. Ainis par exemple, l’Union douanière de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg (ratifiée en 1948) refait l’objet d’alliances et de décisions de la part des joueurs d’aujourd’hui. S’ils ne se mettent pas d’accord sur un potentiel traité, un conflit verra le jour.

« Ce jeu de société s’inscrit dans le cadre du projet Interreg Land of memory, précise Mélanie Petton. Dans ce projet, nous avons mêlé l’histoire de la France, du Luxembourg, de l’Allemagne et de la Belgique. Nous avons voulu croiser les regards de ces différents peuples sur une même période. » Sans oublier de mettre en avant les 102 sites de mémoire qui, sur les quatre pays vosins, rappellent l’un ou l’autre des conflits (forts, tranchées, cimetières militaires, etc).

En démonstration à l’Uni

Conseillé aux 14 ans et plus, ce jeu collaboratif s’adresse aux passionnés d’histoire et aux jeunes. « Les scénarios proposés sont intéressants pour les enseignants. Ils peuvent aborder la construction de l’Europe ou la montée de l’antisémitisme d’une autre manière, en faisant un pas de côté. »

Before the war doit sa conception à Vincenzo Bianca de l’agence N-Zone qui est spécialisée dans les expériences interactives. Mais ce jeu de plateau n’est pas encore commercialisé. « Cette première édition (en 4 langues) est pour le moment uniquement distribuée dans des auberges de jeunesse, gratuitement », souligne la coordinatrice du projet. Mais avis à qui veut s’initier, rendez-vous mercredi 13 mai, à l’Université du Luxembourg (dès 13h). La Maison des Sciences humaines, sur le campus de Belval, accueillera les volontaires qui se seront fait connaître via inscription.

 

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