C’est plus qu’un groupe qui est en deuil en cette fin novembre. C’est toute l’Irlande, tous les fans de rock autant que ceux de folk celtique. Cela fait donc bien du monde qui pleure la disparition de Shane MacGowan, la mythique gueule du groupe The Pogues. Un chanteur qui aura marqué la scène musicale de sa gouaille, de son amour pour ses irish roots et… ses excès.

D’un simple post sur Instagram, son épouse a signalé que « Shane est parti pour être avec Jésus et Marie ». Mais c’est sans doute un autre paradis voire l’enfer qui l’attend. À moins que le bon Dieu ne lui pardonne des années à vitupérer, boire, fumer, se droguer et balancer des mélodies et des chansons plus vite qu’il n’en faut à un pub de Dublin pour vider un fût de Guinness…

Punk, MacGowan l’était jusqu’au bout des dernières dents qui ornaient son sourire depuis ces années 80 où, avec son groupe, il avait débarqué de son île pour enflammer bars, scènes, festivals. Et puis il avait atteint la reconnaissance planétaire avec un hit -devenu un incontournable de Noël- Fairytale of New York.

Mais c’est bien sa voix éraillée qui fit de Dirty Old Town l’hymne (non-officiel) d’une Irlande fière de ses racines, du caractère de ses habitants et cela alors que l’Angleterre n’avait pas réussi à réunir les deux parties du pays sous la couronne protestante.

Ses addictions avaient fini par éloigné Shane MacGowan de son groupe, entamant alors une carrière solo bien moins reluisante avant une subite (re)conversion. C’est vers Dieu que le pêcheur allait se tourner ces dernières années. Mais c’est toujours en bon petit diable qu’il accueillait ses hôtes, ses pairs musiciens qui tenaient à le saluer. À l’exemple du chanteur américain Bruce Springsteen qui, en mai dernier, était venu rencontrer l’icône déjà mal en point.

En 2010, la Rockhal avait accueilli The Pogues pour un concert. Mais sur la Grande Région, c’est en Lorraine que le groupe avait été applaudi pour la première fois. Shane et son band étant à l’affiche en 1986 de la salle Elsa-Triolet Longlaville, près de Longwy.

Une figure et la voix de la diaspora irlandaise s’en est allé. Pleurons, buvons, prions…