Comment ça les missions économiques ne servent à rien ? L’annonce qui vient d’être faite par le ministre de l’économie luxembourgeois prouve le contraire. En effet, la firme spécialiste de la production de batteries pour véhicules électriques qui vient de choisir le Grand-Duché pour ouvrir une nouvelle usine avait justement été visité, en mars dernier, par le Premier ministre Xavier Bettel à l’occasion d’un déplacement officiel sur la Côte Ouest des États-Unis !

Ainsi, à l’occasion du salon Automotive Day, Franz Fayot a confirmé la prochaine implantation de Lyten au Luxembourg. Établie dans la Silicon Valley, la jeune compagnie est en plein développement grâce à la mise au point de batteries de faible poids et à haute densité énergétique. Sans oublier la production de matériaux composites utilisables pour construire des véhicules plus légers.

Après huit ans d’activité, Lyten compte déjà de prestigieux clients comme le groupe Stellantis (dont deux usines sont établies juste à la frontière, près de Metz), FedEx ou le gouvernement US, excusez du peu. Ses produits pouvant aussi être affectés à des secteurs industriels aussi divers que la logistique, l’aérospatiale ou la défense.

À l’avenir, la start-up prévoit également d’établir son siège européen à Bissen, et de mener ses activités Recherche et développement (R&D depuis le pays).

Faire oublier les “ratés”

L’arrivée probable de ce nouvel acteur viendrait conforter la branche automobile du Grand-Duché. Un secteur qui (hors concessions et garages) emploie de l’ordre de 10.000 salariés au pays. Pour Anthony Auert, cluster manager chez Luxinnovation, la nouvelle est donc à saluer. « Petit à petit, le Luxembourg concentre de plus en plus d’acteurs dans la production de pièces, équipements ou composants électroniques pour les grandes marques auto. »

La plus connu de ces acteurs reste Goodyear (pneumatiques) qui, à Colmar-Berg, reste le 8e employeur national (avec quelque 3.500 employés) mais d’autres fabricants connaissent aussi une belle réussite comme IEE à Bissen (capteurs), Webasto à Grevenmacher (vitrage intelligent), Accumalux à Kockelscheuer (boîtier de batteries) ou CEBI à Steinsel (composants) par exemple.

Avec la possible venue de Lyten, il semble le gouvernement luxembourgeois ait réussi à ferrer un “gros poisson” industriel. A quelques jours des élections législatives et alors que le chômage remonte au Grand-Duché, le timing est loin d’être innocent évidemment. De quoi effacer les critiques qui ont pu fuser après que d’autres opportunités d’implantations aient échappé au pays. On se souvient des cas de Fage, Knauf Insulation et autres…

Pour Franz Fayot, « Lyten représente le type d’entreprises que nous souhaitons accueillir au Luxembourg pour positionner le Luxembourg comme un pôle d’innovation cleantech qui soutient la recherche privée, le développement et l’innovation dans nos secteurs économiques prioritaires. Ce nouveau projet confirme l’attractivité du Luxembourg pour de telles entreprises innovantes et à la pointe de la technologie ».

 

Texte corédigé avec Fabio De Aguiar

 

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