Qu’on se le dise : les trois quarts des entreprises luxembourgeoises invitent toujours leurs salariés à suivre un ou plusieurs programmes de formation continue (FPC). Elles étaient 72% à le faire en 2015, en 2020 le ratio avait même augmenté à 76%.

Sauf qu’à lire la dernière étude du Statec, une autre réalité apparaît. En proportion, moins de personnels ont pu bénéficier de ces cours et, surtout, ils ont ont dû y consacrer moins d’heures

Ainsi, en 2020, c’est un peu plus de la moitié des employés du Luxembourg (57%) qui ont pu bénéficier d’une formation dans le cadre de leur activité professionnelle. Un ratio qui dépassait les 60% cinq années auparavant.

Jamais depuis 1993, le Grand-Duché n’avait constaté un pareil repli.

En 2015, l’organisme en charge de la statistique relevait que la durée moyenne des formations professionnelles suivies étaient de 35 heures. En 2020, cette durée avait chuté à 29 heures.

Sans doute, cette désaffection des employeurs tient-elle pour une petite part à la hausse du montant global de ces formations pour les entreprises. En cinq ans, les factures auraient pris +11% (pour une dépense en 2020 estimée à 295 millions d’euros au niveau national).

Mais cette hausse correspond, peu ou prou, à l’équivalent de l’inflation. Donc rien d’exubérant qui puisse justifier un retrait des employeurs qui ne consacrent plus que 1,5% de leur masse salariale à la formation continue professionnelle.

Ampleur et rapidité

Le Statec a estimé à 59 €/h, le coût moyen horaire de la FPC d’un salarié en 2020. Un montant prenant aussi bien en compte le paiement de l’organisme formateur que les remboursements de frais du participant (repas, hébergement, déplacement éventuels, etc).

Pour décrypter cette étude, il faut aussi tenir compte du covid. La peur du virus, le confinement, les limites sanitaires strictes n’ont certainement pas joué en faveur de la formation continue en externe ces derniers mois.

Mais le secteur a su s’adapter, et vite. Cela en « accélérant le déploiement des outils numériques », note le Statec. Ainsi, le boom des formations hybrides ou 100% en ligne est-il évident au Grand-Duché.

En 2020, ce mode on-line constituait ainsi un tiers des cours assurés (32%). Cinq ans auparavant, à peine une formation sur 10 était assurée de la sorte, par écran interposé (12%). C’est dire l’ampleur et la rapidité de ce virage.

 

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