Des années que le constat est sur la table, des mois que l’UE palabre autour d’un possible accord, et puis… rien. Rien n’a encore été décidé pour fixer un cadre de travail précis aux quelque 5,5 millions d’Européens au service des plateformes de type Uber ou Deliveroo. Car, pour l’heure, le flou règne aussi bien sur le statut de ces salariés (?) indépendants (?) que le management de cette ressource humaine par leur donneur d’ordre.

Ainsi, en décembre dernier, alors qu’un accord semblait proche plusieurs États ont fait machine arrière (dont la Finlande, la France, l’Italie, l’Irlande ou la Suède). Revoilà donc la question remise sur le tapis de négociations. Pourtant, “socialement”, il y a urgence à organiser cette forme d’organisation qui entre flicage syndical, répartition des commandes à leur guise, couverture sociale des employés limitée, lien de dépendance fort des employés met en lumière des pratiques peu recommandables.

Mais si l’Europe tergiverse, le Luxembourg pourrait bien décider de ses propres “règles du jeu” en attendant une position commune. C’est le message que vient de signifier, Georges Mischo (CSV). Dans une réponse parlementaire, le ministre du Travail indiquant « Oui, en cas d’absence d’une directive européenne ou si une telle directive ne répond pas aux attentes formulées dans l’Accord de coalition, le gouvernement déposera un projet de loi à la Chambre des députés ».

Désavantageuse, trompeuse

En effet, ce point figure parmi les sujets que la nouvelle majorité CSV-DP entend traiter. Et cela au chapitre “Lutte contre la précarité“. Les deux partis à la tête du pays s’engagent ainsi à assurer assurant « les garanties, droits et protections nécessaires » aux travailleurs subordonnés à des plateformes numériques.

Certes cela ne précise pas le cadre de contraintes souhaité, mais derrière Luc Frieden le gouvernement luxembourgeois dit vouloir une « directive forte et ambitieuse » face aux travers constatés. Ce que Georges Mischo traduit par « conditions de travail désavantageuses ».

Pour le ministre du Travail, il faut notamment en finir avec une « qualification trompeuse (de l’employé) en tant qu’indépendant ou commerçant » qui, en réalité, « prive ces personnes des droits et protections auxquels elles ont droit en tant que salariés ». Comme le salaire minimum ou leur couverture santé via l’affiliation à la CNS pour une plateforme luxembourgeoise.

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