L’une des dernières études menée sur plus de 52 000 personnes à travers le monde par PricewaterhouseCoopers (PWC), spécialiste dans les missions d’audit, de conseil et d’expertise, propose un tour d’horizon du phénomène dit de la « Grande Démission » dans de nombreux pays du monde. Si les États européens paraissent pour le moment relativement peu concernés par cette « tendance », il en est un toutefois dont les statistiques auraient de quoi inquiéter nombre de patrons : le Luxembourg.

La Grande Démission, késako ?

Particulièrement présente aux États-Unis, la Grande Démission est l’une des conséquences indirectes de la crise sanitaire. Elle caractérise une vague massive de démissions rapprochées de plusieurs milliers (voire centaines de milliers) de salariés, en CDD ou en CDI, de leur emploi et ce, dans un même pays. Les raisons en sont diverses : l’impression d’avoir fait le tour de son job actuel, de ne plus s’y retrouver, de ne plus rien avoir à y apporter, le sentiment de ne pas être suffisamment payé, l’envie surtout de faire autre chose…

Aux États-Unis, les chiffres sont impressionnants : en 2021, 48 millions d’Américains ont démissionné de leur poste, un record ! Et depuis le début de l’année 2022, ils sont en moyenne encore quatre millions par mois à franchir le cap. À l’heure actuelle, 44 % des Américains en âge et en capacité de travailler seraient ainsi en recherche d’un nouvel emploi.

Au Luxembourg, un salarié sur quatre prêt à claquer la porte

Sur le papier, ce n’est pas forcément le pays où l’on pourrait imaginer qu’un quart des salariés pense sérieusement à changer de situation. Et pourtant, à la question « envisagez-vous de démissionner dans les douze prochains mois ? », les travailleurs Luxembourgeois ont répondu « oui » à 25 %.

Un sur quatre, c’est plus que la moyenne mondiale (établie à 20 %) mais c’est aussi le plus haut pourcentage en Europe. Sur le podium des salariés aux plus fortes aspirations démissionnaires, on retrouve en deuxième position les Danois (22 %) et les Irlandais (21 %). Les trois pays sont d’ailleurs les seuls sur le Vieux continent à se situer au-dessus de la moyenne mondiale.

De grandes disparités dans le monde

En Europe, les populations où la probabilité de démissionner est la plus faible sont les Français et les Hollandais (15 %), suivis par les Belges (13 %) et les Tchèques dont seulement 12 % des actifs envisagent de quitter leur emploi.

À l’inverse, dans le monde, les États où l’envie de changement professionnel est la plus forte se trouvent dans leur majorité en Afrique et au Moyen-Orient : Koweït (31 %), Émirats arabes unis (32 %), Arabie Saoudite (33 %) et Afrique du Sud (34 %).

La question de la rémunération est la raison la plus avancée par les sondés pour envisager de démissionner : ils sont sept sur dix à la placer en tête. Des salariés qui sont 69 % à prétendre à un emploi épanouissant et 66 % à « vouloir se sentir eux-mêmes sur leur lieu de travail. »

Lire Le Luxembourg se dirige-t-il vers une vague de démission ?

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