A la Fédération chrétienne du personnel des transports – Syprolux – Mylène Bianchi, présidente de ce syndicat des cheminots, monte le ton. La gratuité des transports « Ce n’était franchement pas le moment » selon elle.

Cette annonce rapide, sans concertation avec les principaux transporteurs et opérateurs, ça ne passe pas. En cause : les nombreux chantiers d’aménagements et rénovation des infrastructures (trains et routes) qui ne facilitent pas la circulation : « Ce n’est déjà pas simple de faire voyager nos usagers en offrant un cadre sécuritaire » assène-t-elle.

Par conséquent, offrir : « une prestation de plus dans un environnement en construction. Ca reste compliqué pour les transports ». Elle avance aussi l’argument du billet de la première classe proposant une prestation de qualité pour entre autres les hommes d’affaires. Quelle différence donc entre la première et la seconde classe si les transports sont gratuits ? : « Tout le monde sera logé à la même enseigne. Je dois vous avouer que c’est le flou le plus complet sur cette question. »

Guichetiers et contrôleurs en péril

Mais ce n’est pas la seule raison à cette révolte, la gratuité des transports : « mettra en péril toute une profession, surenchérit Mylène Bianchi, les profils de guichetiers ou de contrôleurs, par exemple, vont sûrement disparaître parce qu’il n’y aura plus de contrôles de billets dans les transports » Elle avoue sans ambages que le syndicat n’a pas attendu cette décision gouvernementale pour remettre sur la table, la formation du personnel : « Mais trop, c’est trop » s’indigne-t-elle. Si en France, la grève des cheminots est un moyen d’exprimer une colère, « Au Luxembourg, ce n’est pas dans la mentalité. On préfère le dialogue et l’échange. C’est plus constructif » précise Mylène Bianchi. Mais, elle assure tout de même « qu’il ne faudrait pas pousser le bouchon trop loin ».

Gratuité mais pas à n’importe quel prix

Le “tout gratuit” reste la principale revendication de la Fédération chrétienne du personnel des transports : « On aurait bien aimé être consulté, répète la présidente, on dit souvent que ce qui ne coûte rien, ne vaut rien. » Elle attend donc dans les prochains jours, une concertation avec sa direction pour revoir ce projet : « qui concerne l’ensemble d’un pays. On aimerait bien une phase de test avant de mettre en application cette décision. On pourrait ainsi faire une évaluation des difficultés rencontrées. »

Mais visiblement, ce n’est pas l’intention du Gouvernement luxembourgeois. La gratuité, oui. Mais pas à n’importe quel prix !

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