Depuis 2018, le Luxembourg poursuit son expérimentation autour de l’emploi du cannabis médical. Et visiblement, le produit a fini par entrer dans les mœurs des professionnels de santé du pays. Ainsi, en 2022, pas moins de 4.881 ordonnances prescrivant THC ou CBD ont été signées par des médecins installés au Grand-Duché. Un chiffre qui a plus que double en un an

Pour l’heure, pourtant, les “blouches blanches” restent très limitées (et surveillées) dans la délivrance de ce cannabis. Les docteurs ne sont autorisés à délivrer ce type de traitement qu’aux seuls patients de nationalité luxembourgeoise, résidant au Luxembourg et bénéficiant de l’assurance maladie luxembourgeoise.

Le cannabis médical ne reste aussi autorisé que pour trois types de traitement :

  1. contre les affections de longue durée, en phase avancée ou terminale, entraînant des douleurs chroniques sévères et invalidantes n’ayant pas répondu aux traitements médicaux “classiques”.
  2. dans le cas de maladies cancéreuses traitées par une chimiothérapie induisant des nausées ou des vomissements.
  3. pour certaines situations de sclérose en plaques.

Des manques constatés

Et pour l’heure, pas question de revenir sur ce mode de fonctionnement, vient de rappeler la ministre de la Santé. Paulette Lenert rappelant par exemple, à l’occasion d’une réponse parlementaire, que les produits à base de cannabis prescrit dans le cadre médical resteraient encore uniquement disponibles uniquement auprès des pharmacies hospitalières, et pas encore dans les officines habituelles (contrairement à la Belgique par exemple).

Tout comme la prescription ne reste possible que sur les carnets d’ordonnance à souche que l’administration contrôle.

Reste que les besoins augmentant, l’Etat se voit contraint de gonfler ses commandes. De 157 kg en 2021, les achats approchaient les 183 kg l’an passé. Soit le double là encore par rapport aux données de début d’expérimentation.

Sachant que depuis le démarrage de la phase-pilote, un changement notable est intervenu. Les médecins peuvent prescrire des sommités florales desséchées mais aussi des extraits huileux (à taux définis de THC et CBD). Des flacons qui, parfois, viennent à manquer reconnait le ministère de la Santé.

Depuis le 1er septembre 2022 et jusqu’au 30 mars ce sont ainsi 149 flacons qui ont été octroyés à des malades.

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