En septembre encore, le déploiement du PID (Paiement immédiat direct) était « sur le point de se concrétiser », assurait le ministre de la Sécurité Sociale, Claude Haagen. Martine Deprez (DP) qui vient de lui succéder a confirmé qu’au Luxembourg déjà une quinzaine de médecins avaient accepté de s’équiper pour proposer ce service à leurs patients.

Certes, cela ne fait que 3% des 525 des généralistes en activité au Luxembourg équipés, souligneront les bougons. Mais, les plus positifs applaudiront, eux, au lancement de ce dispositif qui permet aux personnes en consultation ou en soins de ne plus à avoir à avancer que la part non prise en charge par l’Assurance maladie. Le “reste à charge” se retrouve donc plus léger, une fois la visite payée par ce biais. Comme cela se passe déjà dans les pharmacies.

Mais il reste encore du chemin avant que les 97 autres % de médecins généralistes s’équipent de ce service. Sachant que « dès le premier trimestre 2024 » , l’appareillage devrait être étendu non seulement aux cabinets de dentistes du pays mais aussi à la totalité des médecins spécialisés. La ministre confirmant cet échéancier.

Si la mesure est appréciée du côté des malades et des familles, on sait qu’elle a été plus difficile à avaler pour les professionnels de santé. En effet, l’AMMD avait fait connaître ses doutes sur la fiabilité sur cette digitalisation menée à pas forcé, selon l’Association des médecins et médecins-dentistes.

Colère, démission et précision

Le président de l’AMMD, Alain Schmit, avait ainsi pointé du doigt de possibles problèmes sur la protection des données informatiques transmises via le PID (actes et services prestés). « Ce que nous envoyons à la CNS n’est pas neutre, ne serait-ce que les mémoires d’honoraires », insistait le représentant de la profession. L’avenir dira donc si les docteurs du Luxembourg ont été rassurés depuis…

Une colère qui avait notamment conduit les représentants de l’AMMD a quitté le Conseil de gérance de l’Agence eSanté, chargée de veiller sur le développement du PID ou du Dossier de soins partagé. Bref, c’est pas gagné…

La nouvelle ministre de la Santé et de la Sécurité sociale a aussi profité d’une réponse parlementaire pour en finir avec une fake-news qui voudrait que le médecin acceptant de s’équiper du système de Paiement immédiat direct bénéficie d’une incitation financière. Si 625 euros sont bien versés à chaque PID mis en service, la somme « revient en fait aux éditeurs du logiciel ».

Des professionnels qui assurent non seulement l’implémentation sur les ordinateurs des cabinets volontaires et révisent les modalités de remboursement régulièrement en fonction des barèmes établis par la CNS.

 

Suivez aussi nos news sur Instagram