Dans la centrale nucléaire de Cattenom située en Lorraine, à une vingtaine de kilomètres du Luxembourg, le dernier réacteur en service vient d’être mis à l’arrêt. Une décision prise à titre préventif afin d’intervenir sur un système de ventilation présentant un débit insuffisant selon EDF. Une opération qui contraint le gestionnaire à mettre le réacteur au repos pour que les techniciens puissent opérer en toute sécurité. Un arrêt temporaire qui devrait durer 10 jours.

L’énergie dans un contexte mondial compliqué

Depuis fin mars, les unités 3 et 4 sont à l’arrêt car elles font l’objet d’investigations après la découverte de possibles traces de corrosion. L’unité 1 est hors service pour des raisons de rechargement de combustible et la réalisation de milliers d’activités de maintenance. Cette situation intervient dans un contexte mondial compliqué en termes de ressources énergétiques.

Le retour des centrales à charbon polluantes

La centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle, qui était fermée depuis mars 2022 devrait redémarrer momentanément l’hiver prochain en raison de la crise en Ukraine et des tensions sur le parc nucléaire d’EDF. Cette décision n’est par ailleurs pas une surprise totale car le gouvernement n’avait pas exclu, lors de la fermeture de la centrale le 31 mars dernier, de la redémarrer ponctuellement pour sécuriser l’approvisionnement du pays en électricité. Avec 29 réacteurs nucléaires en activité sur un parc qui en dénombre 56, la France a assuré ne pas craindre un risque de pénurie d’énergie.

Positionnement du Luxembourg

La 20e réunion annuelle de la Commission mixte franco-luxembourgeoise de sécurité nucléaire a eu lieu le 13 juin 2022. Elle permet à l’autorité de sûreté nucléaire française (ASN) et aux autorités luxembourgeoises de faire un point sur les développements récents dans la radioprotection. L’heure était au bilan pour l’activité de la centrale de Cattenom en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection pour l’année 2021.

La délégation luxembourgeoise a rappelé son positionnement en matière d’énergie nucléaire et son opposition de principe à l’exploitation de la dite centrale au-delà de 40 ans. Mise en service en 1986, elle ne devra pas, pour le Luxembourg, fonctionner au-delà de 2026.

En plus de cela, le Luxembourg souhaite être consulté sur tous les aspects ayant trait à la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires en France. Suite aux inquiétudes exprimées par le Luxembourg quant aux phénomènes de corrosion sous contrainte, la France confirme que les réacteurs 1 et 2 seront examinés respectivement au 1er et 2e trimestre 2023. Le Luxembourg demande à ce que ces examens soient réalisés dans les meilleurs délais.

Lire : Des fissures de corrosion à la centrale de Cattenom inquiètent le Luxembourg

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