Un huitième réacteur nucléaire d’EDF, celui de Cattenom 3 en Moselle, présenterait des fissures au niveau des soudures de son circuit d’injection de sûreté – une pièce très importante en cas d’accident, puisqu’elle permet d’asperger en urgence le cœur en surchauffe d’eau borée pour éviter la fusion du combustible et un accident type Tchernobyl ou Fukushima.

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C’est ce qu’a affirmé une source syndicale au site d’information spécialisé sur l’énergie Montel, qui a révélé l’information mercredi 13 avril 2022. Le réacteur, mis à l’arrêt le 26 mars 2022 pour des contrôles, ne devrait pas redémarrer avant le 14 août 2022– trois mois et demi plus tard que prévu.

Selon nos confrères de Reporterre.net, la découverte de ces fissures a encore tendu les relations entre la France et l’un de ses voisins, le Luxembourg. Jeudi 14 avril 2022, la ministre de l’Environnement Carole Dieschbourg et le ministre de l’Énergie Claude Turmes ont écrit au directeur général de l’ASN Olivier Gupta pour exiger « au plus vite tous les détails et les résultats des analyses effectuées par EDF afin de pouvoir cerner l’impact de ces anomalies, les ministres souhaitent savoir s’il s’agit d’un défaut de matériel ou d’un défaut de conception et quelles sont les conséquences qui en découlent sur les autres réacteurs du site de Cattenom », a indiqué le gouvernement du Luxembourg dans son communiqué.

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Ils réclament également une « réunion urgente » de la commission locale d’information (CLI) de Cattenom dédiée « aux détails du problème » et aux « mesures que l’exploitant compte prendre ».

Ce n’est pas la première fois que la centrale de Cattenom suscite des tensions entre les deux pays. En février 2022, des fuites d’hydrocarbures provenant de la partie non nucléaire du site avaient pollué la Moselle, aussi bien en France qu’à Remich au Luxembourg.

Quant au problème des fissures, il n’arrange pas les affaires d’EDF. Les dates de remise en service de Flamanville 2 et de Chooz 2 ont récemment été repoussées au 29 juillet et au 31 décembre 2022 respectivement. L’électricien a prévenu que les arrêts liés aux contrôles pourraient encore être prolongés. En tout, la vérification de chacun des cinquante-six réacteurs français devrait prendre environ deux ans.

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