Typhus, peste, choléra, fièvre jaune : l’Occident moderne se croyait à l’abri des épidémies. Et puis, le Covid-19 est apparu avec son lot de malades, décès, confinements… Le Statec, lui, vient de mesurer en quoi cette crise avait changé les habitudes des consommateurs au Luxembourg. Constatant par exemple que les dépenses dans les 🎲jeux de société avaient été boostées depuis l’apparition du virus (+45% en 4 ans) quand celles pour les 🎭sorties culturelles ou sportives🤾 n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant-SARS CoV2.

Mais s’il est un secteur qui a été marqué par cet épisode sanitaire, c’est bien la restauration. Et les analystes de noter, par exemple, que le budget consacré à l’alimentaire et boissons achetés pour cuisiner chez soi a considérablement augmenté🍲. On parle d’une somme passant de 5.419 euros en 2019 à 6.726 € probablement cette année. Une hausse de près de 25% donc que l’inflation soutenue de ces derniers mois n’explique pas seule.

En parallèle, le Statec ne constate pas une chute de la somme accordée pour des déjeuners, diners ou apéritifs pris en restaurants🍽, cantines🧑‍🍳, cafés🥂 ou via des plateformes de livraison🛵. Cette dépense annuelle ayant même augmenté d’un peu moins de + 5% depuis quatre ans, pour s’établir à environ 3.854 € aujourd’hui.

Cantines et cafés se serrent la ceinture

Mais cette petite hausse cache des réalités diverses. Chaque secteur de l’HORESCA a, en effet, été différemment impacté par les répercussions de la crise Covid. La première victime à déplorer étant la fréquentation des cafés du pays. Ainsi, de 2019 à 2022, la dépense moyenne enregistrée dans les bars luxembourgeois a baissé de… 46% !

Changement d’habitudes, peur de la promiscuité, horaires plus ou moins adaptés : les explications peuvent être nombreuses pour expliquer cette dégringolade.

Dans une moindre mesure, la somme déboursée pour la cantine du midi (au travail ou à l’école) s’est elle aussi réduite. – 36%, pour passer entre 2019 et 2022, de 278 €/an à 177 €. Certes le développement du télétravail est passé par là. Mais ici aussi, l’explication n’est pas suffisante pour expliquer ce désamour des la restauration collective.

En fait, celle qui doit un grand merci au Covid c’est bien la livraison de repas à domicile et les enseignes de menus à emporter. Les ménages du Grand-Duché ont adopté ces formules, même une fois levées les jauges ou les restrictions médicales qui pouvaient freiner les envies de sortie au restaurant. Quand en 2019, un ménage dépensait environ 520 € pour ce type de plats, désormais la facture se monte à 808 €. Soit une augmentation de 56% qui peut faire des envieux dans la profession.

Certes, il faut toujours des cuisiniers pour préparer les commandes, mais cette évolution des modes de consommation n'est pas sans conséquence sur l'existence de certains restaurants. Les fermetures dans le secteur restent nombreuses quand, durant la crise Covid, le bouclier mis en place par les aides d'État, avait sauvé nombre d'enseignes.

Rien que dans la capitale, en un mois, on a ainsi appris que Le Strogoff, Dean & David, Am Tiirmschen ou La cantine du Châtelet devaient fermer leurs portes... Triste hécatombe.

Cependant, ni les Luxembourgeois ni les frontaliers n'affichent un rejet particulier des restaurants. Ainsi, sur douze mois, ce sont 2.606 € qui restent dédiés à payer les additions des menus pris ici ou là. Un montant qui avait chuté à 1.440€ en 2021... Tout n'est donc pas perdu mais la profession doit se réinventer. Trouver de nouvelles recettes en somme.

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