Pour sortir une bonne bière, il faut du malt, du houblon, des levures et… de l’eau. Alors quand, comme la Brasserie nationale vous élaborez 150.000 hectolitres de Bofferding, Battin ou Funck-Bricher par an, il faut veiller non seulement à la qualité du liquide versé dans chaque bouteille mais aussi à préserver la ressource de l’ingrédient principal de votre production.

À Bascharage, la question est ainsi au centre des préoccupations de la firme. « Déjà parce que, comme tout le monde, nous sommes sensibles à la problématique de l’eau mais aussi, plus prosaïquement, parce que chaque litre consommé coûte… », confie Mathias Lentz directeur de la brasserie. Et d’ajouter aussitôt : « Mais je crois que nos efforts payent ! »

Et si le responsable peut se montrer satisfait c’est que ses installations s’avèrent de moins en moins assoiffées d’eau. Ainsi, quand dans les années 80, l’ensemble du circuit nécessitait 12 litres d’eau pour 1 litre de bière, le volume est tombé à 2,5 l aujourd’hui. « Un volume qui inclut non seulement ce qui rentre dans la composition de nos bières mais aussi dans les opérations de filtration, nettoyage des cuves, etc… »

💦– solliciter, + recycler♻️

Pour arriver à ce résultat, il aura fallu année après année réévaluer tout le process. Du pompage aux rejets en passant par le cycle de fabrication, la récupération des vapeurs ou l’entretien sanitaire. Tout comme les techniciens se sont penché sur l’état de la nappe qui, 317 m plus bas, assure l’approvisionnent des installations. « En cela, la crise Covid nous a aidés, souffle Mathias Lentz. Comme nous avions moins à produire, nous avons pu nous concentrer sur cette problématique de l’eau un peu plus.»

Pour la source, guère de craintes à avoir. Même si, depuis 2020, la Brasserie nationale y puise en plus les 60.000 hectolitres nécessaires pour remplir les bouteilles d’eau minérale Lodyss, « la recharge de la nappe se fait bien et régulièrement au fil des saisons ».

Par contre, les équipes ont repéré qu’il était possible de moins solliciter la ressource en… recyclant mieux les “eaux usées”.

Ainsi a jailli l’idée que le site dispose de sa propre station d’épuration; un stockage de 600 m³ d’eau qui, avant cela, partaient à l’égout et qui maintenant peuvent être réemployés après traitement. « En fait, quand vous insistez pour dire que vos produits sont 100% d’origine naturelle, vous avez forcément tendance à essayer de préserver votre environnement. Cet investissement, en septembre 2022, était donc aussi dans cette logique. Sachant que nos résiduelles, désormais, sont plus propres que celles d’une famille de 4 personnes ! »

C’est bien pour cette saine maîtrise de l’eau que Brasserie Nationale vient de recevoir un prix de la Fédil. Une récompense reçue des mains du nouveau ministre de l’Environnement luxembourgeois, Serge Wilmes.

« De fait, cela fait doublement plaisir. Car c’est le signe que nos pairs nous reconnaissent des qualités comme industriels de l’agro-alimentaire et que les autorités ont conscience de notre engagement à mieux produire et moins gaspiller. Aux consommateurs d’en avoir aussi conscience quand il fait le choix de nos produits », salue le directeur Mathias Lentz.

Des dizaines d’offres de postes vous attendent en rubrique EMPLOI