Une petite enclave européenne mais un mastodonte de la finance. C’est une manière de décrire le Grand-Duché, surtout après la dernière publication du Conseil de stabilité financière (FSB).

L’organisme, créé au lendemain de la crise des subprimes, rend chaque année public un rapport sur ses activités de surveillance des tendances et des risques issus de la finance non-bancaire.

Celle-ci est aussi plus communément appelée « shadow banking », soit la « finance de l’ombre ». Et même si l’appellation a été rebaptisée en octobre dernier par le FSB en « intermédiation financière non-bancaire », le fond reste inchangé.

Niveau record

Ainsi, ce 8ème compte rendu, basé sur les données récupérées dans 29 pays qui représentent 80 % du PIB mondial, révèle qu’en termes de shadow banking, le Luxembourg n’est autre que la 4ème place au niveau planétaire.

Alors que ces activités opaques se chiffrent à quelque 51.600 milliards d’euros, 7 % de celles-ci sont concentrées au pays. Seules les Etats-Unis (29 % du total), la Chine (16 %) et les Iles Caïmans (10 %) devancent le Luxembourg.

Le FSB notifie également que les activités financières non-bancaires orchestrées aux Iles Caïmans, en Irlande, en Chine et au Luxembourg ont représenté, ensemble, deux tiers de la croissance de la valeur en dollars de ces activités depuis 2011.

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Le président du comité d’évaluation des risques au FSB, Klaas Knot constate ainsi que « l’activité non-bancaire joue un rôle croissant dans le système financier et leur part dans ce système financier a atteint un niveau record. Ces établissements deviennent des acteurs importants dans des domaines où les banques jouaient traditionnellement un rôle majeur. »

Le shadow banking, dont la définition demeure floue, est constituée par les activités des intermédiaires financiers qui agissent à l’extérieur du système bancaire. Autrement dit, les opérations qu’ils réalisent n’apparaissent pas dans les bilans bancaires.

Les acteurs vont des banques d’affaires, fonds monétaires, fonds de pension, hedge funds en passant par les plateformes de monnaies virtuelles et même les paradis fiscaux. A noter que le bilan du Conseil ne tient pas compte des opérations de ces derniers.