Index, index, index… Trois fois cette année, salaires, rentes et traitements auront augmenté de +2,5 %. Février, avril et septembre, un triple galop jamais enregistré depuis trois décennies au Luxembourg. En cause, une bouffée de chaleur de l’inflation qui, à son pic, a pu afficher une hausse annuelle de +7 % au cœur de l’été 2022. Mais pour les mois à venir, tout devrait se calmer.

Autrement dit, la fièvre va baisser du côté des prix à la consommation. L’inflation restera présente, mais à des seuils bien  moindres et insuffisants pour déclencher un index suivi d’un autre, suivi… Ainsi, pour le Statec, la hausse des prix devrait se stabiliser à +3,8 % cette année, et descendre aux alentours de +2,6 % en 2024.

Selon cette évolution, les analystes estiment donc qu’aucune hausse globale des revenus du travail ne devrait intervenir avant le troisième trimestre de l’an prochain. Soit entre les grandes vacances et la rentrée scolaire, pour ceux qui ont des difficultés avec le calendrier.

Chacun souffle

Serpent qui se mord la queue : si c’est l’inflation qui déclenche l’index, chaque index participe aussi à relever le coût des biens et services achetés au Luxembourg, ne cessent de pointer le Statec. Cette accalmie devrait donc aussi être profitable pour le panier de la ménagère dont le poids financier ne sera pas alourdi car plus d’argent est disponible…

Côté patronal aussi, on souffle à cette annonce. En effet, les caisses des entreprises du Grand-Duché ont dû encaisser cinq indexations entre octobre 2021 et septembre 2023 (portant notamment le salaire minimum au-delà des 3.080€ mensuels). Assumer ce coût de main d’œuvre est devenu le souci n°1 des entreprises. « Si l’indexation salariale a des vertus en période d’inflation modérée, elle constitue un lourd fardeau pour les entreprises dès que les prix s’emballent », ne cesse de répéter Carlo Thelen, directeur de la Chambre de commerce.


L'avenir dira d'ailleurs si le prochain gouvernement adoptera le souhait de la Chambre de commerce de réviser l'index. L'instance souhaiterait qu'il n'y ait plus qu'au maximum une seule indexation par an; avec un coefficient plafonné à 1,5 fois le salaire mensuel médian et dégressive à partir de 4 fois ce salaire médian. Le tout avec un changement dans les modalités du Statec pour le calcul de l'inflation.

Luc Frieden (qui vient de quitter la présidence de la Chambre de commerce), les chrétiens sociaux du CSV et leurs alliés libéraux du DP devraient plutôt jouer la carte de l'adaptation automatique des barèmes d'imposition (faisant bouger les plafonds des tranches au même rythme que l'inflation). Une mesure qui, de toute façon, devra déjà être mise en place en 2024. L'idée avait en effet été actée en tripartie entre État luxembourgeois, patronat et syndicats dans le cadre du Solidaritéitspak 3.0.

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