Les semaines passent mais… en ne se passent. Tel est le constat des syndicats défendant la trentaine de salariés de l’AC Restaurants&Hôtels Beheer NV – Autogrill Belgium qui ont annoncé un mouvement de grève pour cette fin de semaine.

Située sur l’E25-E411, l’aire d’autoroute de Hondelange, devant laquelle passe chaque jour plusieurs milliers de frontaliers, est sous la responsabilité de la société Sofico. Cette dernière a confié la gestion du site au groupe d’intercommunales Idelux qui sous-traitait lui-même la gestion du restaurant et de l’hôtel au groupe Autogrill Belgium depuis plus de vingt ans.

Aucun repreneur en vue

Problème : en 2021, à l’issue du contrat actuel qui le liait à Sofico, Idélux a indiqué son intention de ne pas candidater à un nouveau contrat. Dans l’urgence, Sofico a donc lancé un appel d’offres.

Si beaucoup pensait qu’Autogrill Belgium allait se positionner afin de récupérer le marché, cette fois non plus comme sous-traitant mais bien comme titulaire, ce ne fut pas le cas : le groupe ne s’est pas porté candidat à la reprise. Ni lui ni aucun autre représentant du secteur horeca et ce, malgré un second appel d’offre lancé fin 2021.

Face à cet échec entraînant de facto une fermeture annoncée, Autogrill a fini par conclure un accord avec Sofico afin de gérer le site « le temps nécessaire » avant « une fermeture propre car 27 emplois sont en jeu », rappelle les syndicats dans un communiqué transmis cette semaine à la presse.

Une fermeture plus compliquée que prévue

Dans leur aventure professionnelle à l’issue malheureusement déjà connue, les 27 salariés travaillant à l’AC Restaurant « demandaient seulement à pouvoir travailler correctement jusqu’à la fin, avant d’être licenciés le 30 septembre, avec le paiement des indemnités de rupture et de fermeture », indiquent les deux syndicats (CSC et FGTB) défendant le personnel de l’hôtel-restaurant autoroutier.

Mais voilà, de son côté Autogrill Belgium voit les choses autrement : « Si l’entreprise a décidé de fermer le 30 septembre 2023, elle souhaite cependant licencier le personnel au 1er avril et, à la fermeture, s’acquitter des soldes de préavis et des indemnités de fermeture. Elle propose aussi une indemnité de départ à celles et ceux qui partiraient volontairement entre le 1er avril et le 30 juin. Enfin, elle propose une prime de présentéisme pendant la période de préavis. Ces propositions sont refusées par le personnel qui y voit un manque de respect », développent les syndicats dans leur communiqué, rappelant que parmi la trentaine de salariés, certains sont là depuis plus de vingt ans.

Point d’orgue des crispations : l’enveloppe d’1,5 million d’euros prévue par Autogrill pour faire face à la situation et assurer salaires et indemnités jusqu’à la fermeture. Une somme bien inférieure à celle de 2,5 millions d’euros (annoncée en décembre 2022 lors d’un conseil d’entreprise), provisionnée dans la comptabilité 2022 au titre du « risque social ».

C’est afin de faire pression sur la direction que les employés d’AC Restaurant cesseront donc le travail pendant ces deux jours, entraînant une fermeture de l’établissement. Les syndicats préviennent au demeurant que « la grève se poursuivra les jours d’affluence tant qu’il n’y aura pas de réaction positive des administrateurs du groupe Autogrill ».

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