Les vidéos sur le sujet se multiplient depuis quelques mois sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok. À chaque fois, des influenceurs, plus ou moins spécialistes du sujet, y vont de leurs conseils pour inviter les travailleurs à rejoindre leur mouvement et ainsi donner plus d’ampleur au phénomène.

De quoi parle-t-on ?

« Quiet quitting », littéralement « abandon discret », s’est transformé en « démission silencieuse » en français. Ce concept (qui ne plébiscite en réalité par directement la démission pure et simple) vise avant tout à rappeler aux salariés que leur job n’est pas leur vie et qu’il est important de « lever le pied ».

L’idée est simple : arrêter le zèle et commencer sérieusement à compter ses heures au travail. En clair, se contenter de faire uniquement les missions mentionnées sur sa fiche de poste, refusant toute autre demande de sa hiérarchie. Les adeptes du quiet quitting déclinent également les heures supplémentaires et refusent de répondre aux appels et aux e-mails reçus en dehors de leurs heures de travail.

Sur les réseaux sociaux, les créateurs de contenus appellent les salariés à se faire davantage respecter au sein de leur entreprise, les invitant au passage à réévaluer la place qu’occupe le travail dans leur vie.

Pour justifier ce quiet quitting, plusieurs raisons sont mises en avant : épuisement professionnel, manque de reconnaissance, désillusion mais également impossibilité pour certains de démissionner malgré leur volonté de le faire ou juste le besoin de se préserver.

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Quelles conséquences dans les entreprises ?

Si elle est encore difficile à mesurer, la démission silencieuse serait déjà largement répandue dans les entreprises. S’étant penché sur le sujet, le cabinet américain Gallup estime par exemple que « près de la moitié des Américains seraient des ‘quiet quitters’, se définissant comme des personnes n’allant pas au-dessus des attentes et répondant simplement à la description du poste ».

En ce sens, le même cabinet Gallup indiquait en juin dernier dans son rapport « State of the Global Workplace » que les Européens avaient un faible taux d’engagement dans leur travail (14 %), prenant l’exemple des salariés français dont seuls 6 % se déclarent réellement investis dans les missions qui leur sont confiées.

Les salariés français, avant-derniers du classement pour l’Europe, se placent juste derrière les Luxembourgeois qui affichent, eux, un taux d’engagement au travail de 8 %. Les Belges font un peu mieux avec un taux de 11 % mais restent derrière les Allemands (16 %). En 2022, ce sont les Roumains qui s’investissent le plus dans leur emploi (33 %).

Des chiffres qui pourraient être mis en perspective avec ceux du stress ressenti au travail. En 2022, les salariés luxembourgeois sont notamment 57 % à reconnaître avoir traversé des épisodes de stress au bureau.

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