Les records sont faits pour être battus, même ceux de la grève la plus longue depuis… Et voilà que le conflit entre la direction et les 70 employés d’Ampacet (entreprise de la Zone d’activité Wolser à Bettembourg) fait maintenant date. Jamais depuis 1995 une grève n’avait autant duré. À l’époque, c’était les carreleurs qui avaient ainsi refusé de reprendre le travail avant de renégocier leur statut.

Changement de décor, de secteur mais pas de colère depuis 12 jours maintenant à Ampacet. En cette fin de semaine, les grévistes campent toujours devant l’usine jour et nuit, et leur hiérarchie campe, elle, sur ses positions de ne pas dialoguer sur une prochaine convention collective pour ses personnels.

Interpellé par l’OGBL, qui mène le mouvement, le ministre du Travail luxembourgeois Georges Mischo est, semble-t-il, entré en contact avec la direction de l’entreprise. Cela alors qu’en début de semaine encore, à la Chambre des députés, le ministre se gardait bien de vouloir jouer les négociateurs ou les facilitateurs de négociation.

Révélateur d’une absence de dialogue

Mais le conflit fait tache dans un pays qui vient tout juste de se choisir un nouveau gouvernement. Et puis, les élections sociales approchent (mars 2024). S’il est de bon temps que les syndicats montrent les muscles un peu plus que d’habitude pour démontrer leur capacité d’action, le cas d’Ampacet est surtout révélateur d’une absence de dialogue social, ce qui fait habituellement le socle des relations entre patronat et employés.

Signe que le conflit s’inscrit dans la durée, la cagnotte de solidarité organisée pour soutenir les salariés-grévistes ne cesse de gonfler. Près de 25.000 euros auraient déjà été collectés pour compenser les pertes de salaires. Les élus (d’opposition) se succèdent devant les braséros du piquet installé depuis le 27 novembre.

Les communes de Dudelange, Bettembourg et Rumelange (dirigées par des élus LSAP) ont aussi fourni des bûches pour réchauffer l’atmosphère autour des tentes dressées jour et nuit…

L’OGBL scrute chaque geste de la direction pour reprendre la production de granulés plastique sur le site de Dudelange. Se méfiant de recrutements d’intérim par exemple qui pourraient venir remettre en route les machines. « S’il devait s’agir d’une tentative visant à remplacer les salariés grévistes, cela s’avérait évidemment totalement illégal », tonne le syndicat dirigé par Nora Back.

Et les “gilets rouges” de souligner que, s’agissant d’un conflit social, « il doit être résolu à la table des négociations et non devant les
juridictions ». Bref, rien qui ne laisse présager la fin du mouvement.

 

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