Dire que le Luxembourg est un “employeur atypique” n’a rien d’une aberration. Ainsi, rares sont les pays qui, comme le Grand-Duché, ont vu le nombre d’emplois occupés être multiplié par 3 en 30 ans (pour atteindre les 516.000 salariés aujourd’hui). Quelle économie nationale a-t-elle aussi vu affluer autant de travailleurs venus de l’étranger en si peu de temps ? Le nombre de frontaliers a ainsi quadruplé sur la même période (plus de 215.000 désormais).

Dans une récente étude, le Liser a pointé une autre particularité : plus d’un quart des employés actuels ont dépassé les 49 ans d’âge (27 %). Et cela alors qu’en 1994 encore, les effectifs des entreprises luxembourgeoises n’étaient constitué de quinqua’ et sexa’ que pour 11 % de leur personnel. Le “vieillissement” de la population active est donc bien réelle.

Pour les services de ressources humaines, il faut donc prendre en compte cette réalité qui s’est installée petit à petit. D’autant plus que cette part des seniors qui a doublé en 30 ans laisse à prévoir des départs en retraite en nombre ces prochaines années. Certains responsables du personnel se frotteront peut-être les mains de voir leurs volumes de main d’œuvre et de masse salariale se réduire, mais il leur faudra surtout penser à compenser cette “perte” de compétences et d’expériences.

Plus de retraités, moins de cotisations

Cela a aussi un impact sur le financement à venir des retraites. Les estimations actuelles notent ainsi qu‘à compter de 2027, les recettes dues aux cotisations prélevées sur les actifs ne suffiront plus à couvrir les dépenses des pensions accordées aux résidents comme aux frontaliers…

À défaut d’annoncer déjà un bouleversement dans le mode de financement des retraites, le nouveau gouvernement Frieden-Bettel a déjà annoncé « une large consultation » sur le sujet. La ministre de la Sécurité Sociale, Martine Deprez, devra initier le débat sur cette “prévoyance vieillesse” sans cliver les générations, pas simple.

Dans son étude, l’Institut de recherche socio-économique (Liser) constate que la place prise par les 50 ans et + est allé crescendo dans l’ensemble des entreprises du Luxembourg, quelle que soit leur taille. Cela avec des proportions toutefois plus importantes que la moyenne nationale dans les structures à 1 salarié (48 %) ou de 2-4 employés (32 %).

Ces chiffres posent là, encore le problème de la succession de ces personnels dans quelques années et donc la viabilité de la structure qui les emploie actuellement. Tout comme l'adaptation des postes à cette montée en âge, la flexibilisation de la fin de carrière,