A qui va revenir la gestion future du centre de fret du Findel? Une chose est sûre : plus à Luxair. En effet, la compagnie a décidé de ne plus soumissionner pour reprendre cette activité. Depuis, les quelque 1.200 employés concernés par la restructuration à venir sont dans l’incertitude. Et hier, un piquet était organisé pour marquer ce qui se transforme peu à peu en colère.

Grogne car, comme l’ont rappelé les délégués syndicaux, les salariés n’ont pas appris la nouvelle de la bouche de leur direction. Les explications du transfert ont tardé à venir. Résultat, à quelques semaines de connaître le nom du futur repreneur, nombre d’employés de LuxairCargo se sentent « oubliés, délaissés » pour reprendre les mots de Michelle Cloos (OGBL).

Pour Paul de Araujo (LCGB), le coup est d’autant plus dur à encaisser que les personnels ont plus que répondu à l’urgence quand, en pleine période Covid, ils étaient mis en première ligne pour s’assurer qu’arrivent au pays les masques, les vaccins, l’alimentation et tous les biens nécessaires au pays et sa population. « Nous étions essentiels, il n’y a pas eu de reconnaissance !».

Dossier brûlant

Ce 29 septembre, c’est sous le slogan “Pas de sortie sans garanties” que les personnels ont donc manifesté, créant quelques perturbations aux abords de l’aéroport en matinée. Des assurances, les effectifs de LuxairCargo en veulent sur le maintien de l’emploi d’abord.

La société qui reprendra la branche “cargo handling” aura-t-elle besoin d’autant de monde ? N’y aura-t-il pas de doublons de postes à craindre avec le repreneur et donc des suppressions de jobs à prévoir ? Voilà autant de questions qui restent en suspends pour l’heure. Même Cargolux qui a participé à une table ronde sur la reprise ne s’engage pas sur ce point.

Les salariés entendent aussi conserver les avantages sociaux avec leur futur employeur. Sur ce point, les syndicats souhaitent un engagement écrit de Luxair qui devra faire de cette préservation des acquis une nécessité absolue. Là encore, rien n’a pu être conclu.

Ne souhaitant pas être considérés comme une « simple ressource interchangeable », les employés réclament aussi que la direction de Luxair s’avance sur un rattrapage des plans de carrières et des augmentations de salaires. Dans les deux cas, la crise sanitaire aurait freiné cette progression, estiment OGBL et LCGB. Là aussi, Luxair (qui veut concentrer son activité sur le transport passagers) ne s’est pas encore prononcée.

Et maintenant ? Les syndicats lancent à demi-mot la menace d’une grève. Histoire sans doute de mettre la pression sur la compagnie aérienne avec qui un rendez-vous a d’ores et déjà était prévu pour le 9 octobre prochain.

Une rencontre organisée donc au lendemain des élections législatives qui détermineront qui prendra les commandes du Luxembourg pour les cinq ans à venir. Les prochains ministres de l’Emploi et de la Mobilité sont assurés donc assurés de trouver le dossier du CargoCenter en haut de la pile des dossiers urgents !

 

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