Selon l’Insee (Institut national des statistiques économiques) en France, les tarifs de train ont augmenté de 15% en mars, avril et mai 2022. Si, pour l’heure, la SNCF dément formellement, plusieurs éléments indiquent toutefois qu’une hausse des prix des billets de train se profile bel et bien.

Car l’entreprise risque de devoir répercuter la hausse du prix de l’énergie, étant donné que ses trains roulent grâce à l’électricité.

La SNCF étant totalement dépendante de l’électricité – puisque c’est grâce à elle que ses trains fonctionnent -, la hausse du coût de l’énergie l’affecte donc directement. Et ce, d’autant plus que la SNCF est le plus gros consommateur d’énergie en France.

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La production d’une centrale nucléaire

L’entreprise utilise à elle seule 7tWh d’électricité par an, soit l’équivalent de la production d’une centrale nucléaire. Pour un coût annuel de 700 millions d’euros. En tenant compte de la conjoncture économique actuelle d’inflation généralisée, il sera fatalement inévitable pour la SNCF d’augmenter à son tour le prix de ses billets de train.

Jusqu’à présent, “la SNCF avait réussi à maîtriser les coûts de l’énergie“, analyse Arnaud Aymé, spécialiste transport à Sia Partners. La raison principale était que la SNCF s’approvisionnait plusieurs années à l’avance.

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La SNCF forme ses conducteurs à l’écoconduite

La compagnie a toutefois partiellement épargné les usagers en trouvant des solutions en interne. Ainsi, pour économiser, la SNCF forme ses conducteurs à l’écoconduite, installe des panneaux solaires partout où elle le peut. Des mesures nécessaires puisqu’à titre d’exemple, un simple voyage Paris-Marseille (800 km) en TGV utilise 16 MWh, l’équivalent de la consommation annuelle de quatre familles.

Néanmoins, pour l’année 2023, “tous les approvisionnements [en électricité] ne sont pas encore faits“, indique l’expert. La situation devient désormais inextricable pour la société. Selon Arnaud Aymé, si la SNCF ne fait rien, elle en paiera elle-même le prix.

D’autant que se profile également, du côté de la SNCF, des augmentations de salaires. Augmentations de salaires qui sont par ailleurs au cœur des revendications des organisations syndicales depuis plus d’un an, et ont entraîné des journées de grèves entre février et mars 2022.

On sera peut-être obligés de répercuter une partie des coûts à partir de 2023. Mais on n’en est pas encore là. On verra comment les choses évoluent“, a déclaré Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF. Toutefois, la SNCF ne pourra pas trop augmenter ses tarifs si elle veut garder ses clients sur un marché où la concurrence est de plus en plus forte.
(Source : TF1.fr)
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