Aussitôt détectés, aussitôt combattus. De janvier à début avril, 376 cas de coqueluche ont été déclarés au Luxembourg, principalement dans des établissements scolaires du pays. L’épidémie, soudaine, a ainsi été repérée parmi 53 écoles élémentaires et 47 lycées. La maladie n’ayant plus guère fait parler d’elle ces dernières années, les autorités sanitaires ont vite réagi.

Car, heureusement, qui dit coqueluche dit vaccination. Et le Luxembourg n’a pas lésiné sur les doses. Début avril, le Grand-Duché possédait quelques 8.228 flacons de sérum afin de lutter contre la maladie respiratoire en pleine recrudescence. Des campagnes de vaccination ont ainsi été organisées, en particulier au lycée classique de Diekirch où un important cluster avait été détecté.

Aujourd’hui, Corinna Ernst, experte scientifique en santé publique à la Division de l’Inspection sanitaire luxembourgeoise, est porteuse de bonnes nouvelles : « Nous pouvons espérer que la vaccination ayant un peu augmenté et qu’un certain nombre de personnes ayant été malades, le niveau d’immunité global de la population soit remonté suffisamment pour freiner la circulation de la bactérie, observe-t-elle. Les données scientifiques vont actuellement dans ce sen‍s. »

Lors de la semaine du 29 avril au 5 mai, “seulement” 33 cas d’infections ont été déclarés au Luxembourg, soit une baisse de 11% par rapport à la semaine précédente.

Les bébés vulnérables

« Les adultes peuvent être infectés par la coqueluche », rappelle Corinna Ernst. Les enfants ne sont donc pas les seuls touchés par la bactérie. « La maladie se présente le plus souvent comme une toux prolongée. Elle peut être invalidante, provoquant des insomnies ou des fuites urinaires, voire des fractures de côtes. Les complications suite à l’infection sont rares et surviennent chez les personnes âgées mais surtout au cours des premiers mois de vie. » Les nouveau-nés peuvent ainsi être victimes d’arrêt respiratoire s’ils contractent la maladie.

« J’ai reçu beaucoup de patients atteints de coqueluche au cours de ma carrière, explique Serge Allard, président de la Société luxembourgeoise de pédiatrie. Si la grande sœur tousse à cause de la bactérie et qu’il y a un bébé dans la famille, je prescris aussi des antibiotiques à ce dernier, à titre préventif. Il ne faut pas que cela se répande… »

Une inquiétude partagée par Corinna Ernst. « La coqueluche est surveillée pour sa gravité chez les nouveau-nés et sa prévention possible par la vaccination. Et ce qui nous aiderait, ce serait une amélioration et sans doute une automatisation de la déclaration des cas par les médecins. » Les maladies infectieuses font en effet l’objet d’une vigilance particulière et doivent obligatoirement être déclarés par les médecins et laboratoires à la Division de l’inspection sanitaire.

Pour finir, une dernière recommandation : maintenir son calendrier vaccinal à jour. « Cela est important pour les enfants et adolescents, mais aussi pour les adultes. L’objectif consiste à prévenir les maladies infectieuses grâce à une couverture vaccinale adéquate. »

Pour mémoire, le nourrisson reçoit une première dose de vaccin à partir de 2 mois. Puis des rappels ont lieu dès 5-6 ans, 15 ans et tous les dix ans pour les adultes.

 

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