« Nous enregistrons une augmentation du nombre de maladies sexuellement transmissibles (MST) diagnostiquées au Grand-Duché, déplore Thérèse Staub, médecin infectiologue au Centre hospitalier du Luxembourg. De plus en plus de patients viennent nous voir avec des symptômes… »

Outre les chlamydias, gonorrhées et syphilis “traditionnelles”, un petit nouveau a fait son apparition. 56 cas de variole du singe ont ainsi été déclarés en 2022, selon le ministère de la Santé. Cela alors même que le Mpox, souche responsable de la maladie, était totalement absent du paysage luxembourgeois jusque-là. « Les rapports non protégés augmentent donc les cas de MST aussi », souligne la spécialiste.

Selon la docteure, cette recrudescence s'appuie aussi sur un inattendu "effet post-Covid". « Après la pandémie et les confinements empêchant les rapprochements, les personnes sexuellement actives ont recommencé à sortir de chez elles. Au final, elles ont plus de partenaires qu'avant. Là encore, cela constitue un facteur pouvant expliquer cette remontée. »

Tout le monde n'est pas égal face à ces virus. « Les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes sont les plus touchés », a pu remarquer Thérèse Staub. Les 20-40 ans des deux sexes restant la classe d'âge la plus exposée au risque d'attraper une MST.

Et le Sida dans tout ça ? Disons que le nombre de cas stagne, à défaut hélas de régresser. Il existe des traitements comme la PrEP, une stratégie de prévention du VIH (qui reste possiblement mortel, au même titre que la syphilis). « Il s'agit d'un traitement que vous pouvez prendre si vous êtes à risque. Ou si vous en faites la demande en cas de relations sexuelles non protégées. »

Préservatif avant tout

Actuellement, seul le CHL peut prescrire ce traitement. « Les médecins généralistes le pourront bientôt aussi, précise Thérèse Staub. Ils suivent une formation en ligne et après ils viendront passer un après-midi au service des maladies infectieuses du CHL pour apprendre. »

Globalement, pour freiner la hausse des infections à l'une ou l'autre des maladies sexuellement transmissibles, la spécialiste ne voit qu'une solution. « Les préservatifs doivent être utilisés, même si cela déplait parfois. La prévention est essentielle car les jeunes ne savent pas forcément ce que sont les MST. Et bien sûr, si vous avez un quelconque symptôme, il ne faut pas hésiter à se faire dépister. »

Au fait d'ailleurs, à quand le préservatif à zéro euro au Luxembourg ? Après la gratuité des dispositifs contraceptifs, cela serait une parade sans doute forte à la montée en puissance des MST, notamment auprès de la jeunesse.

La France bonne élève

Si le préservatif demeure payant au Grand-Duché, qu'en est-il des voisins ? En France, il est 🇫🇷gratuit pour les moins de 26 ans depuis janvier 2023. Pour en bénéficier, il suffit de se rendre en pharmacie muni de sa carte vitale. Rappelons également que le dépistage du VIH peut s'effectuer gratuitement, sans ordonnance, tout comme au Luxembourg cette fois.

En Belgique, des 🇧🇪mutuelles remboursent l'achat de préservatifs (cela jusqu'à 50 euros par an) mais rien du côté des services publics de couverture santé.

Quant à l'Allemagne, l'assurance maladie ne prend 🇩🇪aucun remboursement de préservatif masculin ou féminin.

 

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