Dès janvier, le pollen pointe déjà le bout de son nez. De microscopiques grains qui viennent irriter, pour plusieurs mois, celui des personnes allergiques. En cette mi-février, la concentration de pollen d’aulne, par exemple, virait même au rouge au 🇱🇺Luxembourg. Les relevés indiqués sur le site pollen.lu dépassaient même le seuil de 50 sur 100, synonyme de démangeaisons chez certaines personnes… Et ce n’est que le début de l’année, d’autres vagues de “poussières végétales” sont à attendre (comme le noisetier).

Selon une étude du service d’immunologie-allergologie du Centre hospitalier de Luxembourg, les saisons polliniques s’avèrent désormais plus longues et plus précoces. « Nous avons effectué une analyse sur les trente dernières années. Les arbres pollinisent de plus en plus tôt, parfois fin décembre. Quand il pleut, le pollen tombe au sol mais dès qu’il fait beau, cela repart dans l’atmosphère », indique le Dr Farah Hannachi, chef de service.

Les premiers pollens d’arbre surviennent ainsi plus tôt dans l’année. Un phénomène qui n’a pas d’explication scientifique clairement établie. L’hypothèse principale avancée restant le changement climatique. « Les pluies apportent beaucoup d’eau aux nappes phréatiques. Les hivers sont plus doux et permettent aux bourgeons de se développer plus prématurément dans le calendrier. »

Au Luxembourg, près de la moitié de la population est allergique au pollen. Si les personnes sensibles aux noisetiers, bouleaux et autres pollens sont de plus en plus nombreuses, deux facteurs l’expliquent :

  • L’environnement : « Le mode de vie des pays industrialisés : la pollution dans l’atmosphère et dans les aliments rendent les gens allergiques. »
  • La génétique : « De plus en plus de gens deviennent allergiques parce que c’est héréditaire. Et ces deux facteurs interragissent. »

Le risque d’allergie n’est pas à prendre à la légère. En plus de l’inconfort, la rhinite ou la conjonctivite, les patients peuvent souffrir d’une forte fatigue, impactant leur qualité de vie. Au Grand-Duché, cela concerne 4 habitants sur 10 !

« C’est prouvé qu’avec la “tête pleine”’, nous sommes moins performants au travail, les enfants moins attentifs à l’école », détaille le Dr Farah Hannachi. Pire : l’allergie peut entraîner des complications sur le plan respiratoire. « Cela peut provoquer de l’asthme, des pathologies et aggraver l’état de santé global. »

Les bons gestes

Pour se prémunir des effets indésirables du pollen flottant dans l’air, plusieurs gestes sont à adopter :

  • La vérification du calendrier et des relevés sur pollen.lu (en attendant l’arrivée de l’appli, espérée pour 2024)
  • La vigilance (éviter d’aller faire un footing en pleine forêt)
  • Prendre son traitement de manière anticipée (comprimé antihistaminique, lavage de nez, spray, goutte pour les yeux)
  • L’immunothérapie, dont la plus récente est sous forme de comprimés et remboursée à 80% par la Caisse nationale de santé

La Grande Région touchée aussi

En 🇫🇷France, l’Hexagone est en alerte rouge sur une bonne partie du pays. Un niveau de risque allergique qualifié d’élevé qui n’épargne pas la Lorraine et plus généralement tout le Grand Est, où l’aulne est en pleine floraison.

En 🇧🇪Belgique, un pic de 600 grains/m³ est survenu début février pour l’aulne et le noisetier, alors qu’il n’était que de 450/m³ à la mi février 2023.

En 🇩🇪Allemagne, la Sarre, en orange, est au 3ème des 7 échelons de l’Indice de risque pollinique. Le land de Sarre fait partie des régions au risque le plus élevé à l’heure actuelle, bien qu’aucune zone du pays ne soit affichée en rouge pour le moment.

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