De belles journées ensoleillées, un vent soufflant de façon persistante et voilà les kilowatts produits via panneaux photovoltaïques ou éoliennes faisant un bond. Mais pas certains que cette électricité soit, à ce moment-là, nécessaire à l’alimentation des usagers. D’où la nécessité de stocker cette énergie pour mieux la redistribuer. C’est là tout le principe des parcs de batterie tel qu’il en existe déjà à Bastogne depuis mi-2021.

C’est d’ailleurs le même opérateur, EStor-Lux, qui envisage désormais d’implanter un nouveau parc de batteries lithium-ion à la lisière de Belgique, aux portes du Luxembourg. Un terrain sur le zoning artisanal d’Aubange est envisagé à cet effet. Mais située à moins de 40 mètres des habitations, le projet n’est pas sans inquiéter les riverains sur de potentielles nuisances ou risques.

Ainsi, si le dossier a reçu le feu vert de la Région wallonne, l’implantation à venir fait aussi l’objet d’une pétition de la part d’opposants (250 signataires). Mais l’initiateur du projet assure que la construction d’un merlon devrait suffire à contenir le bruit -notamment émis par les systèmes de refroidissement- et que pour le reste, tout a été pris en compte.

En avril, une deuxième enquête publique a d’ailleurs permis à EStor-Lux de préciser que la mise en service de ce parc de batteries n’allait pas générer de rejets atmosphériques, vibrations ou odeurs comme certains le redoutaient. Pas plus que le site en exploitation n’entraînera l’émission d’ondes électro-magnétiques ou de fréquents passages de véhicules. Le risque incendie (et d’explosion) a également été pris en compte et un plan d’intervention a été validé par les autorités de secours.

Le Grand-Duché pas au courant

Mis en place pour contrecarrer la flexibilité de la production d’électricité basées sur l’exploitation d’énergies renouvelables et pour soutenir une distribution constante de kilowatts sans pousser les centrales traditionnelles de production (dont le parc nucléaire belge), cette station aubangeoise restait toutefois, jusqu’alors, un mystère pour le gouvernement luxembourgeois.

Le ministre de l’Environnement vient de le reconnaître. À l’occasion d’une question parlementaire, Serge Wilmes a toutefois voulu rassurer sur le caractère dangereux de l’initiative voisine. « Au cas où le projet serait susceptible d’avoir des incidences
négatives notables sur l’environnement dans un contexte transfrontalier, il reviendrait à l’État d‘origine d’apprécier la nécessité de réaliser une consultation transfrontalière », ce qui n’a pas été le cas. Donc…

Au fait, le Grand-Duché (en tous cas les particuliers ou structures privées de production d’électricité verte) ne pourrait-il pas être intéressé par un branchement vers ce parc situé juste à la frontière. Théoriquement, c’est possible, répond le ministre luxembourgeois.

D’ailleurs, d’ici la fin de l’année, l’accès à certains marchés d’équilibrage particulièrement intéressants pour les batteries sera mis en place pour les acteurs situés au Luxembourg », assure Serge Wilmes.

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