Dans un contexte déjà particulièrement tendu sur le marché de l’énergie, et notamment quant à l’approvisionnement en électricité, la production nucléaire française va devoir compter encore plusieurs mois sans trois des quatre réacteurs de la centrale de Cattenom en Moselle.

Situés à une vingtaine de kilomètres du Luxembourg, ces derniers ont vu leur arrêt prolongé jusqu’aux portes de l’hiver. L’unité 1 de la centrale de Penly Seine-Maritime est également concernée.

Un phénomène de corrosion en cause

Depuis la fin du mois de mars, les unités 3 et 4 de la centrale de Cattenom sont à l’arrêt après la découverte de possibles traces de corrosion. Idem pour l’unité 1 qui doit en outre subir de multiples activités de maintenance. En juin dernier, on se souvient que l’unité de production numéro 2 avait également dû être mise à l’arrêt pendant une dizaine de jour, obligeant la centrale de Cattenom à stopper complètement sa production.

Apparaissant dans de plus en plus de centrales en France, le phénomène de corrosion a donc été détecté à Cattenom, comme l’a confirmé le service communication du site auprès de nos confrères de France 3 Grand Est : « Les expertises en cours confirment un développement très lent du phénomène de corrosion. Nous avons prélevé des échantillons, ce qui consiste à découper une petite portion de tuyauterie et nous avons également fait des prélèvements par ultrasons. »

Si elles peuvent être invisibles à l’œil nu, de fines fissures peuvent apparaître sur les infrastructures de la centrale à cause de la corrosion. Afin de réaliser les prélèvements, l’unité doit évidemment être mise à l’arrêt pour assurer la parfaite sécurité des équipes.

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Des arrêts prolongés qui tombent mal

Entre les opérations de maintenance programmées et les arrêts forcés liés aux suspicions de corrosion, la France comptait jeudi 25 août 32 réacteurs nucléaires à l’arrêt sur un total de 56. Une situation délicate à l’heure où le prix du mégawattheure ne cesse de s’envoler : de 100 euros au début de l’année, il a atteint jeudi dernier les 900 euros !

Pour autant, EDF a annoncé « maintenir sa prévision de production nucléaire pour 2022 entre 280 et 300 térawattheure », reconnaissant toutefois « que la production atteindrait probablement le bas de cette fourchette ».

Selon le nouveau calendrier prévisionnel publié par l’énergéticien, il faudra attendre le mois de novembre pour que les réacteurs de la centrale mosellane soient reconnectés au réseau électrique : le 1er novembre pour l’unité 1 et le 14 pour le réacteur 4. L’unité de production numéro 3 devrait, elle, être de nouveau opérationnelle le 11 décembre.

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