D’un côté, Europol (l’agence européenne de police criminelle). De l’autre, ChatGPT (le logiciel conversationnel du moment). Le point commun entre les deux ? Les voyous ! En tout cas, ceux qui troqueraient volontiers le pied-de-biche de leur premier cambriolage pour l’intelligence artificielle (IA) au service de futurs pillages. Car voilà bien un des risques soudainement apparu aux yeux des policiers.

Car au-delà de porter assistance à des élèves en mal d’idées pour leur rédaction, ChatGPT pourrait devenir l’instrument favori des cybercriminels. Les “Arsène Lupin 2.0” ont ainsi remarqué que l’appli n’était pas seulement capable d’écrire des argumentaires ou des poèmes; elle peut aussi expliquer comment se soustraire à des systèmes de surveillance, éclairer sur la façon d’éviter de déclencher une alarme connectée, détailler les modes opératoires pour capter des données personnelles ou les techniques du parfait terroriste.

Entre de mauvaises mains, l’IA perd ainsi de ses charmes. Hameçonnage facilité, désinformation indétectable, installation de logiciels malveillants deviendraient presque un jeu d’enfant pour ChatGPT (ou ses avatars comme Bard). Avec tout le savoir capté sur le net, par le programme, il n’y aurait qu’à demander et le chatbot ferait de vous un bandit à la pointe.

Appel à la prudence

Dans ses laboratoires, Europol pousse donc l’appli dans ses retranchements. Et visiblement, même si le système dit modérer certaines recherches, il y a des trous dans la raquette des “questions nuisibles” ou “biaisées”.  D’où cet appel à la plus extrême vigilance : « Il est de la plus haute importance que la sensibilisation soit accrue à ce sujet, afin de garantir que toute faille potentielle soit découverte et comblée le plus rapidement possible ».

🇱🇺 Il y a quelques jours, le Premier ministre luxembourgeois s’est entretenu avec Greg Brockman, l’un des cofondateurs de la société OpenAI à l’origine de ChatGPT. Xavier Bettel affirmant : « La technologie est là aujourd’hui. Je veux l’aborder avec ouverture, pas avec peur ».

Le ministre de l’Education luxembourgeois a, lui aussi, fait preuve de mesure quand il a été interrogé sur les possibles nuisances de ChaptGPT et des robots conversationnels de demain. Pour Claude Meisch, il s’agit là d’une étape inévitable. Au système éducatif de donner les armes aux élèves pour qu’ils séparent le bon du mauvais dans l’usage de ces outils. Que ce soit en matière de tricherie aux examens comme pour la désinformation qui pourrait circuler via ce type de logiciel.

🇫🇷 A l’instar de TikTok, on sent tout de même un climat de psychose s’installer. En France, la mairie de Montpellier souhaite ainsi interdire ChatGPT à ses agents. Idem pour les élèves de Science-Po Paris.

🇩🇪 En Allemagne, c’est une étude sur l’impact des chatbot sur l’éducation et la recherche qui a étée commandée par le Bundestag.

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