« Depuis 2018, l’état de santé de nos forêts s’est considérablement aggravé🍂. » Signé du ministre de l’Environnement luxembourgeois, le constat est d’autant plus préoccupant. Et Serge Wilmes sait que contrecarrer ce que le dérèglement climatique, la prolifération de certains insectes ou l’action de l’Homme causent ne sera pas chose aisée. Même le gibier, parfois, vient 🐗mettre à plat les efforts en régénération des bois du pays. Cerfs, chevreuils ou sangliers consommant les jeunes pousses avant la maturité espérée des arbres fraichement plantés…

🌳 Le hêtre qui jusque-là régnait en maître sur les forêts du Grand-Duché a perdu de sa superbe. Dans une réponse parlementaire, Serge Wilmes note ainsi que « la première essence forestière au Luxembourg » a été fortement touchée par les températures élevées et les sécheresses de ces dernières années.

Ainsi, le dépérissement des hêtres a été particulièrement notable là où ces arbres s’accommodaient d’un sol lourd. Un sol qui n’a pas permis l’approvisionnement en eau de façon suffisante quand des températures (trop chaudes) ont perduré (trop longtemps).

🌲 Côté épicéas,  le ministre est formel : « Leurs peuplements n'ont plus de perspective à long terme au Luxembourg ». Les étés caniculaires ont affaibli les végétaux qui n'ont alors pu résister aux attaques de scolytes. Comme il a ravagé certaines parcelles de pins dans les Landes en France, l'insecte a causé des « dévastation» dans les bois luxembourgeois.

🍃 Et le frêne ? « Il suscite des inquiétudes », note Serge Wilmes qui reprend l'avis des forestiers nationaux. Le feuillu est pour sa part ravagé par un champignon. L'Hymenoscyphus fraxineus entraîne le dépérissement des pousses et donc, rapidement, la fin de l'essence. Là encore, le ministre lance un avertissement tranchant comme une hache : « L'existence du frêne, en tant qu’essence indigène est menacée... »

Pas mieux du côté des douglas, que les arboriculteurs ont implanté au pays pour sa valeur marchande🪓. Les conifères sont doublement attaqués : rouille suisse d'un côté (une maladie fongique) larves de cécidomyie nord-américaine de l'autre... De quoi sérieusement ralentir la croissance des épineux et donc leur intérêt commercial.

Les bonnes nouvelles sont donc, semble-t-il, plus rares que les brins de muguet dans les sous-luxembourgeois. Néanmoins, le ministre de l'Environnement liste une série de mesures prises et qui devraient faire effet d'ici quelques années.

Nouvelles pratiques

Depuis 2023, par exemple, les forêts publiques (44.000 ha), les coupes rases sont nettement moins employées au profit de "récolte" arbre par arbre. L'idée étant de laisser un couvert forestier relativement continu sur le terrain, permettant une régénérescence en continu.

Le volume même de bois coupé a été réduit, depuis cinq ans. L'Administration de la nature & des forêts comptant sur le bucheronnage pour d'abord « évacuer les bois infestés et sécuriser les peuplements de feuillus ». En parallèle, les nouvelles plantations tendent vers plus de "mixité" dans les essences. Ces plantations mélangées permettant à certaines épidémies de stopper ou de se répandre nettement moins vite. Vive la diversité génétique !

Accroître la biodiversité dans les forêts reste aussi un des buts fixés. Laisser un arbre mort ici, s'assurer de la présence de points humides ailleurs participent aussi au maintien de bois en bon santé. Des conseils que les fonctionnaires en charge des forêts publiques sont chargés de transmettre aux exploitants privés.

 

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